• Chapitre 27


     

     Je m’assois par terre contre la porte, je commence à pleurer, le genre de crise de pleurs qu’on s’octroie quand on est seule avec soi-même. Un mélange de larmes et de cris, qui ferait fuir n’importe qui. Quand je l’ai vu la première fois, je l’ai juste trouvé mignon, quand il m’a embrassé la première fois, j’étais tellement en colère qu’il veuille cacher ça, quand j’ai découvert sa vraie facette, j’ai laissé couler, car je savais très bien que je tenais plus à lui que je ne voulais me l’avouer. Il a toujours eu cet effet sur moi, un effet paralysant. Il a fallu que je tombe amoureuse du seul mec qui aime plus sa vie de libertin que tout le reste. Je regrette de lui avoir dit de partir, je ne sais pas ce qu’il m’a pris, c’est surement à cause de l’annonce de son départ. Je suis vraiment mal à l’idée qu’il parte, ce n’est pas un mec pour les relations à distances, c’est un mec physique, on ne s’appelle jamais, on s’envoie très peu de messages et quand on le fait, c’est généralement pour se voir dans la foulée et là, il sera à des milliers de kilomètres, directement branché sur un autre fuseau horaire, autant dire que ça va vraiment faciliter les choses...

    Après plusieurs dizaines de minutes à geindre au sol, je finis par me calmer, je me relève, mais j’ai du mal à tenir sur mes jambes, je me rattrape au lavabo, quand je jette un œil au miroir devant moi, je prends presque peur, je me démaquille et me lave le visage à l’eau fraîche. J’ai vraiment froid, je suis toujours complètement nue, je sors enfin de ma salle de bain pour aller chercher un truc en pilou-pilou pour me morfondre encore sous mes couettes. 

    Chapitre 27

    Quand j’ouvre la porte, je regarde par terre, complètement déconnectée, mon regard est attiré par une masse assise sur mon lit, je prends peur et je sursaute. Alan est là, assis, les coudes sur les genoux, la tête dans les mains, il semble aller presque aussi mal que moi. Quand il tourne la tête vers moi, il est tourmenté. Je ne cherche pas à comprendre, je cours et lui saute au cou, il me serre si fort que ça me coupe le souffle, mais peu importe. Il enfouit sa tête au creux de mon cou et je fais pareil. Je respire son odeur, j’enregistre, je grave en mémoire pour ne pas l’oublier. 

    - Tu es revenu… 

    - Hum.

    Il répond avec cette onomatopée, je ne sais pas trop comment le prendre, puis après un bref moment de silence, il continue.

    - Tu crois vraiment que j’avais envie de partir ? De te laisser comme ça ? Tu crois que j’aime te voir et t’entendre pleurer comme tu viens de le faire ? Tu crois que quand on se voit, c’est juste pour baiser ? Tu crois que tu es comme toutes les autres filles ? 

    J’ai l’impression de ne plus respirer pendant un instant, qu’est-ce qu’il veut dire avec toutes ces questions ?

    - Tu ne crois pas que tu comptes un peu plus que toutes les autres ?

    - C’est-à-dire ?

    Chapitre 27

    Pendant quelques secondes, mon cœur s’emballe, je me demande s’il va dire ce que je veux entendre. 

    - Juste que tu comptes plus, je ne serais jamais revenu pour personne.

    Bon, ce n’est pas les deux mots que j’espérais, mais c’est presque tout comme, il est en train de me dire que je suis plus pour lui à ces yeux que n’importe qu’elle autre fille. Je peux me contenter de ça pour l’instant. Je me décroche de son cou pour l’embrasser.

    Il a fini par passer la nuit avec moi, je me suis endormie dans le creux de ses bras, c’est comme ça que je voudrais m’endormir tous les soirs, près de lui. Très tôt le matin, même le soleil dormait encore, il m’a réveillé de la meilleure façon qui soit, finissant ce que nous avions commencé la veille, puis il est rentré se changer pour aller bosser. 

    Il m’a envoyé un message deux jours plus tard pour savoir s’il pouvait passer, comme si j’allais dire non ! Il est arrivé, beau comme un dieu, même si je n’ai pas réellement l’impression d’être objective à propos de lui, et il m’a embrassé comme une âme en peine en arrivant ! Bref, rien de mieux pour commencer cette soirée ! Et les surprises n’étaient pas finies.

    - Salut belle plante ! 

    - Salut ! 

    Chapitre 27

    Il est toujours en train de me trouver des petits surnoms, avec ce qu’il m’a dit l’autre soir, je suis en train de me dire que je suis peut-être la seule à avoir le droit à des petits noms, j’aime cette idée, je souris bêtement. 

    - Tu es prête à sortir ? Je t’emmène manger !

    Je suis plus que surprise, Alan, m’emmène manger, c’est vrai que chaque fois qu’on se voit, c’est toujours seuls, à la maison. J’adore l’idée de sortir, avec lui en plus. Je détaille ma tenue en cinq secondes, je ne vais pas sortir comme ça !

    - Tu sais que tu n’es pas obligé de faire ça, je suis déjà à toi… enfin, tu peux m’avoir quand tu veux ! Je reviens vite, je vais enfiler autre chose !

    Je bégaye et tente de me rattraper, c’est vrai, je suis à lui, mais bon ce n’est pas une raison pour le lui dire comme ça ! Il me sourit et je fille en quatrième vitesse dans ma chambre enfiler une robe. Quand je redescends, il me regarde comme si j’étais le messie et glisse à mon oreille. 

    - Tu es sûre de vouloir aller manger tout de suite ? Je commencerais bien par le dessert moi !

    Je ris à sa remarque. Nous allons finalement manger, il m’invite dans un petit restaurant que je ne connaissais pas. Je me demande s’il a déjà amené des filles ici, il me regarde et je souris mécaniquement.

    - Tu es la première fille que j’emmène au restau ! Si c’est là, la question que tu te poses ! 

    Chapitre 27

    Comment fait-t-il ça ? Je ne dis rien, je me contente de lui sourire sincèrement. Il comprend qu’il a répondu à la question que je me posais dans la tête. Depuis l’autre soir, je me dis que ce n’est qu’une question de temps avant qu’il m’aime peut-être lui aussi. Après le repas, quand je pense qu’il va me ramener, il me propose d’aller au cinéma. 

    - Qui êtes-vous et qu’avez-vous fait d’Alan ?

    - Quoi ? On ne peut pas changer ses habitudes ?

    - Si, mais fait attention, je pourrais y prendre goût ! 

    Il rit, embrasse ma main, j’accepte son invitation et arrivé devant le ciné, on regarde ce qu’il y a ! 

    - Film d’amour ou film d’horreur ?!

    Il dit « film d’amour » en mimant de se mettre un doigt au fond de la gorge et « film d’horreur » en joignant ses mains devant lui comme un angelot ! Je serais plus tentée par le film d’amour, mais vu la soirée que je viens de passer avec lui, je me dis que je peux lui faire plaisir.

    - Film d’horreur, je ne vais jamais réussir à fermer l’œil de la nuit, et je te préviens, tu ne te plaindras pas de ne plus avoir de bras si j’y plante mes ongles toute la séance ! 

    - Qui a dit que j’allais te laisser dormir cette nuit ?

    Chapitre 27

    Alan parle un peu trop fort et les personnes autour de nous, nous regardent, je me sens rougir automatiquement, il est complètement fêlé ! Il remarque que je suis gênée et il sourit comme un idiot.
    On entre dans la salle pour regarder le film, comme je m’y attendais, moi qui suis une vraie chochotte, j’ai peur constamment, je sursaute et je crie presque, m’accrochant au bras d’Alan, mais je l’avais prévenu ! Il a posé sa main sur ma jambe et fait des petits cercles avec son index. Le film se finit enfin, j’ai vraiment hâte de sortir de cette salle.

    - Tu vois ce n’était pas si terrible ?

    - Tu rigoles ? C’est la dernière fois que tu me traînes devant un film d’horreur !

    Il s’arrête un instant puis me regarde.

    - Tu devras me passer de la crème en rentrant, je ne sens plus mon bras !

    J’explose de rire et j’attrape son bras pour le frotter. Il est un peu tard, il n’est pas loin des 23h quand nous rentrons, chez lui, pour changer de ces derniers jours. Il prend ma main dans la sienne et je suis toute contente, on a l’air d’un vrai couple vu de l’extérieur, c’est ce que n’importe qui penserait en nous voyant et j’adore cette idée. On arrive devant mon ancien bâtiment. 

    - Putain, la blague.

    Chapitre 27

    Je ne comprends pas pourquoi il s’exprime comme ça, quand en se rapprochant je fini par découvrir miss Steph la poufiasse. Il a raison qu’elle blague. Est-ce que chaque fois que nous allons nous retrouver quelqu’un va venir gâcher notre moment ou quoi ?? Je me le demande.

    - Alan, mon chou, tu ne réponds pas à mes appels, je me demandais ce que tu faisais, mais apparemment, tu as déjà trouvé de la compagnie pour ce soir. On peut se faire un truc tous les trois si la demoiselle n’est pas trop coincée ! 

    « Mon chou » ce n’est surement pas comme ça que je surnommerais Alan maintenant. Elle ne doit pas me reconnaître, avec le bonnet et l’écharpe dans le noir, je ne lui en veux pas, je ne sais même pas si elle se souviendrait de moi. Par contre qu’elle crève si elle croit que ce soir, elle touchera Alan. Je sais que je suis sa petite préférée et j’ai envie de le lui crier, mais je le laisse régler son problème tout seul.

    - Je n’ai pas pris mon téléphone, depuis quand tu débarques comme ça ? 

    - Depuis que tu me laisses sans nouvelles pendant deux semaines.

    Je sens sa main se resserrer sur la mienne, comme s’il était contrarié qu’elle ait dit ça. Deux semaines qu’il n’a pas vu cette sale garce. Il en a surement vu d’autres.

    Chapitre 27

    - Et bien, c’est que je n’ai pas besoin de toi, tu peux donc rentrer chez toi et y rester si on ne t’invite pas. 

    - Tu en a de la chance qu’il t’ait pêché ce soir, c’est vraiment un bon coup au lit !

    Putain cette connasse me tape sur le système, je retire mon bonnet et desserre un peu mon écharpe. Elle me reconnait, alors qu’on ne s’est vu que quelques fois, je ne pensais pas qu’elle aurait une si bonne mémoire la blondasse. Je voulais laisser Alan gérer, mais je ne peux pas m’empêcher d’ouvrir ma bouche, surtout quand elle commence à me prendre de haut comme ça.

    - Toi ? T’as fini de te taper le blondinet ?

    - Je ne me le suis jamais « tapée » comme tu dis, mais tu as raison, Alan est vraiment un bon coup ! Dommage que tu ne restes pas avec nous ce soir pour te souvenir de ça. Je te souhaite une bonne soirée.

    J’appuie fermement la main d’Alan pour qu’il s’avance et ouvre la porte et nous laissons miss pimbêche dehors, toute seule ! Arrivés devant la porte de l’appartement, il me regarde gêné.

    Chapitre 27

    - Désolé pour ça… pour une fois que je décide de laisser mon portable ici pour ne pas avoir de problèmes, c’est elle qui débarque.

    - Pas de soucis ! 

    Il me regarde comme si j’avais une patate au milieu de la figure ! Il s’attendait probablement à ce que je m’énerve encore une fois, que je lui fasse une scène. J’avoue que tomber sur elle ne m’a pas vraiment enchanté, mais après cette bonne soirée, je n’ai pas envie de tout gâcher pour rien.

     

     


     

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  • Commentaires

    1
    MrsJuliee
    Dimanche 4 Juin 2017 à 19:48

    Non mais qu'elle p*** celle là !!

      • Dimanche 4 Juin 2017 à 20:27

        Mdrr !!! Et c'est pas peu dire !!! he

    2
    Fanny Carson
    Samedi 14 Avril 2018 à 22:19
    1 pour Jess 0 pour miss pimbeche mdr !!
    J'aime quand ca tourne comme ça :) Alan aurait-il enfin le cerveau connecté ?? Lol
      • Samedi 14 Avril 2018 à 23:11

        Haha !!!!! Il se pourrait que certaines connexion se font mieux ! he

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