• Chapitre 36


     Je viens de me prendre un coup de chaud, j’ai presque failli m’évanouir, Alan tient mon bras et me dirige vers le canapé. Je n’ai pas rêvé, il a bien dit qu’il m’aimait ? 

    - Tu vas bien Jessy ?

    - Je crois que c’est parce que je n’ai pas mangé encore, et toute cette tension n’arrange rien…

    - Viens manger un truc.

    Il m’aide à me lever, il s’est radouci et le nouveau contact de sa main sur mon bras me réchauffe le cœur, je donnerais n’importe quoi pour qu’il m’embrasse, depuis qu’il est là nous n’avons fait que nous hurler dessus. Je m’arrête, ça le stoppe aussi.

    - Qu’est-ce qu’il y a ?

    - Qu’est-ce que tu as dit ?

    - Viens manger ! 

    Chapitre 36

    Est-ce qu’il le fait exprès d’être aussi bête parfois ? Je me le demande ! 

    - Avant ça !

    - J’ai dit que je t’aimais…

    - Pourquoi au passé ?

    - Parce que ça me semble légèrement compromis là… 

    Il dit ça en regardant mon ventre, je ne réfléchis pas, comme d’habitude quand il s’agit d’Alan, j’attrape son cou avant de l’embrasser. Enfin, mes lèvres s’écrasent sur les siennes, il est fermé, je vois qu’il veut stopper ce baiser, je passe quand même ma langue et il cède en ouvrant la bouche, nos langues se retrouvent et reprennent une danse qu’elles n’ont pas oubliées. Je gémis contre lui et me colle encore plus, enfin comme je peux, difficile avec ce ventre. 

    Et pendant que je revis en embrassant l’homme que j’aime, l’enfant que je porte me met un coup si fort que ça me fait presque sursauter, apparemment Alan aussi l’a senti, il s’arrête de m’embrasser et me regarde l’air grave.

    Chapitre 36

    - Arrête, je ne peux pas, pas avec ça… et je crois que ce bébé ne m’aime pas… 

    - Je crois au contraire qu’il a reconnu son papa…

    Ça y est, je l’ai dit, ça fait tellement de bien. Alan me regarde plus que surpris, un tourbillon d’émotions passe dans ses yeux hormis la surprise, la colère pointe le bout de son nez aussi, s’en suit la peur qui reste omniprésente même lorsque je crois apercevoir quelques secondes un brin de joie.

    - QUOI ?? 

    Il hurle ça, je comprends bien que la colère est l’émotion qui prend finalement le dessus.

    - Le connard qui m’a mise en cloque, c’est toi ! 

    - Tu te fous de moi ? 

    - Non, pourquoi je mentirais ? Je n’ai eu que toi depuis le début, moi. Enfin sauf une fois, mais c’était il y a longtemps et je l’ai regretté. 

    Il tourne en rond comme un lion en cage, il sert les points si forts que ses jointures blanchissent, il est furieux. 

    - Putain Jess, pourquoi t’as fait ça ? T’aurais pu t’en…

    Chapitre 36

    Je sais ce qu’il va dire, que j’aurais pu m’en débarrasser, je trouve ça horrible, je le stoppe avant d’entendre les mots sortir de sa bouche.

    - Tais-toi Alan, tais-toi, tu ne sais rien, tu ne connais pas mon passé, je n’ai pas pu, je n’ai pas pu me résoudre à mettre un terme à ma grossesse, je n’ai pas pu revivre ça, alors oui, je t’aime et je savais qu’en le gardant ça compliquerait les choses avec toi, mais j’assume entièrement ma décision, et je ne te demande rien.

    - Si tu m’aimais vraiment, tu ne l’aurais pas gardé.

    Il dépasse les bornes, je savais très bien qu’en gardant son enfant, notre enfant, je me mettais des bâtons dans les roues, et je l’ai quand même fait. Je ne peux pas le forcer à accepter mon choix, mais je suis quand même furieuse contre lui, contre ce qu’il vient de dire. Je joins les gestes à mes émotions, je le gifle si fort que je me surprends moi-même.

    - Dégage Alan, putain après tout ce temps, ne remets jamais en question les sentiments que j’ai pour toi, mais aujourd’hui, je ne veux plus être qu’un simple plan cul pour toi, c’est fini tout ça, et même sans ce bébé, je t’aurais dit la même chose.

    Je hurle ça, mais je reste ferme et je ne pleure pas, j’ai presque envie de dire, pour une fois ! Il reste debout devant moi sans bouger, la joue rougit par le contact violent avec ma main, il ne dit pas un mot. Je n’arrive pas à savoir ce qu’il pense. Je recule. Je veux m’éloigner de lui.

    - Va-t’en s’il te plait.

    Il ne bouge toujours pas, je m’avance à nouveau pour le pousser jusqu’à la sortie, il dégage ma main dans un mouvement vif de l’épaule, un brin de folie dans les yeux, il sort de la maison en claquant violemment la porte. Voilà, c’est fini. Je tourne les talons pour aller dans ma cuisine, j’entends la porte s’ouvrir de nouveau, je n’ai pas le temps de me retourner, il attrape mon bras, me retourne, saisit mon visage entre ses mains et m’embrasse. Je suis surprise par son geste, il y a moins de 5 minutes, il était furieux et là, il m’embrasse. 

    Chapitre 36

    - Je suis un putain de connard, bordel.

    - Désolé, je ne vais pas te contredire Alan…

    Il sourit et m’embrasse encore, un peu plus passionnément, il a une main dans mes cheveux et l’autre plaqué dans le creux de mes reins, le bébé se manifeste encore une fois, je ne l’ai jamais senti comme ça, je souris contre la bouche d’Alan, il s’arrête de m’embrasser et me regarde.

    - Qu’est-ce qui te fait sourire ?

    Il m’a embrassé, mais qu’est-ce que ça veut dire ? On va être ensemble maintenant ? Je souris, car notre enfant réagit lorsqu’il me touche, mais est-ce que je peux lui faire part de ce genre de réaction maintenant, à chaud ? Je tente, mais je ne suis pas sûre du résultat.

    - C’est le bébé, il n’arrête pas de bouger dès que tu m’embrasses…

    Je baisse la tête en disant ça, je ne veux pas voir la colère dans ses yeux.

    - Laisse-moi du temps pour digérer tout ça. C’est vraiment pas simple pour moi, déjà d’avouer mes sentiments à une femme, c’est une première, mais devenir papa en même temps ce n'est pas du tout ce à quoi je m’attendais en rentrant.

    Il attrape mon menton pour me regarder dans les yeux, il n’est pas en colère et ça me touche ce qu’il vient de dire, il est sincère, je vois dans ses yeux, quelque chose que j’avais vu avant son départ, une émotion qui m’était encore inconnue et je sais aujourd’hui laquelle est-ce, c’est tout simplement l’amour. L’amour mélangé à la peur, peut-être la peur de la nouveauté. 

    Chapitre 36

    - Je t’aime Jess, je suis désolé, ça fait des mois que je te fais du mal, car j’ai refusé de m’avouer la vérité, j’ai continué à voir d’autres filles, j’ai essayé d’oublier ses sentiments en couchant avec elles, mais je n’ai jamais réussi, et pourtant, je me suis obstiné. J’avais envie de t’avouer tout ça avant de partir, mais je ne voulais pas lâcher ça pour te quitter ensuite pendant des mois. Je me suis tout bêtement dit que si en rentrant, tu m’avais attendu alors je déballerais mon sac, quoi qu’il arrive pour nous, j’ai préféré couper les ponts avec Steph, ça faisait longtemps qu’on ne se parlait plus vraiment et je ne l’ai pas touché depuis que je t’ai entendu dire que tu m’aimais la première fois, je ne pouvais plus, ni aucune autre d’ailleurs. Je lui ai dit vendredi que je ne voulais plus de cette relation, qu’aujourd’hui, c’est toi que j’aime, elle n’a pas trop apprécié, c’est surement pour ça qu’elle t’a raconté cette connerie, si tu savais comme j’ai eu le cœur brisé quand je suis passé chez toi après et que c’est ce mec qui m’a ouvert, j’en ai perdu mes moyens, j’ai prétexté m’être trompé de maison. Alyssa m’a titillé toute la semaine en me disant qu’on devait parler et mettre les choses au clair, j’ai eu le cœur encore plus fendu quand je me suis aperçu que tu étais enceinte. Mais je t’aime, toi, seulement toi.

    Il finit sa tirade, il a les larmes aux yeux, j’ai les larmes aux yeux, j’attrape son cou pour l’embrasser.

    - Peut-importe le reste, Alan, je t’aime.

    Il a préféré rentrer après nos explications, il avait besoin de rester seul, de faire le point, un comble puisqu’il vient de rentrer de 4 mois de voyage où il était totalement seul. Il m’a rassuré en me disant que s’il ne donnait pas signe de vie ce n’était pas parce qu’il s’était enfui à l’autre bout du pays, et heureusement, car c’est ce qu’il a fait pendant 2 semaines, il est resté silencieux jusqu’à ce qu’il se pointe le dimanche après-midi.

    - Salut ma belle, prépare-toi, je t’amène.

    Il ne m’a même pas laissé le temps de répondre et m’a embrassé amoureusement. Le bébé s’est encore manifesté pendant ce baiser. J’ai souri.

    - C’est encore la java là-dedans ? 

    - Salut ! Oui, il n’arrête pas !

    Chapitre 36

    Il sourit, il est heureux, je le vois dans ses yeux, je l’aime tellement, le fait qu’il revienne aujourd’hui si enjoué, c’est qu’il a réfléchi et que ça ne change rien pour lui.

    - Tu sais si c’est un petit garçon ou une petite fille ? Tu ne me l’as pas dit.

    - Non, je n’ai pas voulu savoir, je voulais la surprise ! 

    - Tant qu’à y être autant continuer dans les surprises ! 

    - Tu m’emmènes où comme ça ? Tu es de si bonne humeur !

    - Je crois qu’il est temps de te présenter à ma famille, tu ne crois pas ?

    C’est la panique à bord, il veut me présenter à sa famille, ce n’est pas trop tôt, mais si, quand même un peu, je n’ai pas eu le temps de me préparer psychologiquement, et si sa famille ne m’aimait pas ? Et s’ils prenaient mal le fait que nous attendions déjà un bébé ? Alan remarque la crise que je vis dans ma tête et me rassure.

    - Hey, ne t’inquiète pas ma puce, ça va bien se passer, je suis certain qu’ils vont t’adorer ! Ma sœur te considère déjà comme de la famille ! Ma mère risque juste de faire un malaise, son fils, en couple et bientôt papa, ça va surement faire un peu trop pour elle !! 

    - Tu crois vraiment qu’ils vont m’aimer ?

    - Je t’aime, ça leur suffira, mais tu es si éblouissante, qui ne tomberait pas sous ton charme ?

    Chapitre 36

    Je rougis, il est toujours aussi doué pour dire des mots tendres. Il m’embrasse la joue, je vais enfiler un truc un peu plus « femme » et rejoins Alan.

    Nous arrivons chez ses parents, ils vivent dans un splendide immeuble en ville, les bruits incessants des voitures qui klaxonnent toute la journée et les insultes qui fusent entre les conducteurs n’est pas vraiment à mon goût, mais c’est la grande ville ! On arrive à leur étage, j’ai la main moite et le cœur qui bat à deux cent à l’heure. Alan ressert ma main.

    - Je t’aime ma belle.

    - Je t’aime aussi Alan.

     

     


     

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  • Commentaires

    1
    Mardi 20 Juin 2017 à 10:15

    oh c'est trop mimi ♥♥♥♥

      • Mardi 20 Juin 2017 à 10:25

        T'as vu ça un peu, je ne suis pas si sadique ! ^^ 

    2
    Elowiin
    Mardi 20 Juin 2017 à 10:30
    Wwwwwwwaaaah bon sang enfin!
      • Mardi 20 Juin 2017 à 14:23

        Haha ! J'ai l'impression que tout le monde respire maintenant ! he Comme si vous attendiez tous ça ! he

    3
    Mrsjuliee
    Mardi 20 Juin 2017 à 10:57
    Waouuuuuuuuuu je suis trop contente pour Jess !!!!!
      • Mardi 20 Juin 2017 à 14:24

        Enfin ! Alors, Alan est-il a ton goût maintenant !? Tu vois en fait depuis toute ce temps il n'était plus un couillon !! ^^

    4
    Mardi 20 Juin 2017 à 11:24

    que c mimi j ai adorer 

      • Mardi 20 Juin 2017 à 14:25

        Hihi ! Merci ! Moi aussi j'ai adoré ce passage !! ^^ 

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