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    Je sais que je suis en train de dormir, je rêve, je rêve de David, pourquoi est-ce que je suis en train de rêver de lui alors qu’un autre homme est déjà auprès de moi et pas n’importe quel homme, son colocataire. Je rêve qu’il m’embrasse et il me dit qu’il m’a toujours aimé. J’ai envie de rester dans ses bras, mais je m’en vais, je peux à peine toucher mon rêve du bout des doigts. Soudain, je me réveille, une main chaude est posée par-dessus moi, c’est agréable. Je n’ose pas bouger, je tente de me faxer du lit, mais son étreinte se fait plus prenante.

    - Bonjour ma belle endormie me dit-il d’une voix douce.

    - Bonjour, dis-je, je suis désolée, je ne voulais pas te réveiller.

    - Ne t’en fais pas pour moi, j’étais déjà levé me dit-il avant de m’embrasser chastement.

    Ai-je vraiment rêvé de David alors qu’Alan est là et qu’il est adorable. Je me sens un peu coupable quand même.

    - Qui a-t-il ? m’interroge Alan.

    - Hein ? Rien, je… j’ai faim bégayé-je.

    - C’est moi qui prépare le petit déj dit-il gaiement.

    Il m’embrasse sur le front et file dans la cuisine. Seigneur, il est parfait. Je me retourne et regarde le réveil, il est 7h. Décidément, je suis programmée pour me lever à cette heure ! Je me faufile dans la salle de bain, prendre une douche rapide, histoire de bien me réveiller ! On est mi-août et il fait une chaleur à crever, même si tôt, j’enfile quelque chose de léger pour le coup. Je finis par sortir. Je rejoins Alan dans la cuisine, il est devant la cuisinière, il est tellement sexy ! Je l’enlace et l’embrasse dans le dos.

    - Viens par-là me dit-il en se retournant.

    Il m’attrape et me pose sur le plan de travail à côté de la gazinière, le voilà qui recommence à m’embrasser comme s’il n’allait plus jamais me revoir. Ces mains sont partout sur moi, je deviens comme cette pauvre omelette sur le feu : à point !!

    - Alan, ton omelette dis-je haletante entre deux baisers.

    - C’est vrai, me répond-il, quelle image auras-tu de moi si je laisse brûler ton petit-déjeuner ?

    - Une très mauvaise image ! affirmais-je tout sourire.

    Il sourit et retire l’omelette du feu pendant que je descends du comptoir. Mes lèvres sont gonflées par nos baisers si intenses, cet homme me donne envie d’être une fille que je ne suis plus, c’est tellement mal ! Je le regarde malicieuse, pleine d’arrière-pensées alors qu’il pose notre repas sur la table. Alan se retourne et me regarde

    - Jessica ne me regarde pas comme ça m’avertit-il.

    Je le provoque encore un peu, je me mords la lèvre inférieure…

    - Je t’assure que si tu continues, je te prends sur ce tapis peut-importe ce que tu diras affirme-t-il.

    Je réfléchis à deux fois puis je me ravise, ce n’est pas moi et je ne devrais pas jouer avec les gens. Mon visage change d’expression aussitôt.

    - Viens manger plutôt m’ordonne-t-il.

    - Tu as raison et j’ai très faim en plus dis-je.

    Il attrape ma main et y dépose un petit baiser. Je dévore son plat parfait, comme lui. Je me demande si je suis en train de rêver encore, il est trop parfait pour exister.

    - Elle est très bonne ton omelette dis-je pour briser le blanc.

    - Merci répond-il.

    Il se lève pour aller laver la vaisselle et je le suis toujours en silence.

    - Désolé pour cette scène lascive alors que je ne suis plus du tout comme ça, mais c’est toi, tu me fais cet effet-là, mais je n’aurais pas dû, débité-je à toute vitesse.

    Il sourit.

    - Ah oui, je te fais un tel effet ? relève-t-il.

    - Qui ne serait pas sous ton charme ? lui fais-je remarquer. Tu es parfait, cheveux parfaits, corps parfait, musique parfaite, bouffe parfaite !

    Là, il est carrément mort de rire !

    - Mon dieu Jess, je suis loin d’être parfait, je te le promets ! Je veux respecter ton choix, même si je t’avoue que c’est dur de te résister aussi.

    - Merci lui dis-je toute troublée, j’ai été beaucoup frivole par le passé ce qui m’a valu pas mal de déceptions.

    Son air s’assombrit, je ne sais pas trop pourquoi. Il m’embrasse sur la joue comme une trêve. J’apprécie son geste.

    - Je vais rentrer me lâche-t-il.

    - Déjà ? dis-je peiné.

    - Et oui beauté, j’aurais aimé rester avec toi toute la journée à flâner sous les couettes, mais je dois aller répéter avec les garçons.

    - Oh ! dis-je platement.

    - Mais on se revoit ce soir me dit-il.

    - Oui enfin ce soir, on sera juste des voisins quoi, je t’ai dit que j’étais une piètre actrice ?

    - Tu es bien placé pour comprendre quelqu’un qui a besoin de temps me renvoie-t-il.

    Il m’a un peu fermé le clapet, même si clairement ça n’a rien de comparable, je lève les yeux au ciel et soupire. Il se dirige vers la chambre pour récupérer ses chaussures et sa chemise. Je le suis et m’assois sur le bord de lit.

    - J’ai vraiment passé un bon moment avec toi dis-je en regardant mes pieds.

    Il est devant moi, il attrape mon menton et relève ma tête.

    - Moi aussi beauté murmure-t-il.

    Puis il m’embrasse, passionnément, je me retrouve vite en sandwich entre son torse chaud et le dessus du lit froid, il prend ma main dans la sienne, c’est si doux… Je suis entièrement sienne.

    Et il se lève brusquement, me laissant là, pantelante et seule. Il remet sa chemise. Je dois avoir un regard de chien battu, il me dévisage bizarrement.

    - Je suis désolé, mais si je n’arrête pas maintenant, j’ai peur d’être incapable de m’arrêter un jour m’avoue-t-il.

    Je grogne. Je sais qu’il a raison, je me rassois sur le bord du lit, il se met à côté de moi et enfile ses chaussures.

    - Allez, il est temps beauté dit-il.

    - Je te raccompagne à la porte.

    Je prends sa main et on se dirige vers l’entrée. Il caresse ma joue, me sourit, attrape mon menton, je ferme les yeux pour m’abandonner à ce moment, puis il dépose un simple baiser sage sur mes lèvres. Hein ? Quoi ? Comment ? Plutôt crever que de le laisser partir si facilement, il s’apprête à ouvrir la porte, je l’attrape par la chemise et l’embrasse avidement pendant ce qui me semble un siècle. Essoufflé, il finit par me donner un autre baiser sage avant de quitter l’appartement.

    Et me voilà complètement seule ; encore ; absolument et totalement troublée par cet homme, il me ferait renoncer à tous mes principes rien qu’avec les yeux alors je ne vous raconte pas lorsqu’il pose la main sur moi. Je m’embrase littéralement. Rien que cette pensée me fait frissonner.

    Je décide de redescendre sur terre, je range un peu l’appartement et je me dis que je pourrais apporter le dessert pour ce soir. Mon dieu, ce soir, comment est-ce que je vais réussir à me comporter normalement alors que je serais avec les deux hommes qui me font craquer ? J’ai besoin de m’aérer la tête, maintenant, je décide de sortir courir. Oui, ça devient mon hobby depuis peu. Je pars me changer et je file.

    La musique à fond dans les oreilles, je me laisse entraîner par le son de Come as you are, ça me motive, juste ce qu’il faut pour terminer mon tour. Je suis juste en face de mon bâtiment, je traverse et là dans le coin de mon œil, je vois une tache noire. Juste le temps de pivoter pour voir cette moto qui arrive droit sur moi, je me retrouve complètement paralysée par ma peur et je réalise qu’elle n’est pas aussi loin que je l’aurais pensé. Incapable de fermer les yeux, je la regarde se rapprocher de plus en plus, j’ai l’impression d’être dans un film lors des passages au ralenti, car j’ai la sensation d’être là depuis un moment alors qu’en réalité, je dois être là depuis moins d’une minute. J’ai comme un goût de fin en tête… Et brusquement, je sens une pression sur mon bras gauche, mes yeux se ferment et le flou.

    - Jessica ! me dit une voix au loin.

    J’aimerais pouvoir répondre, mais je suis incapable d’ouvrir la bouche. J’ai toujours les yeux fermés, j’ai peur de voir dans quel état je suis.

    - Hey, Jessica, réponds, tu n’as rien ? continue-t-il.

    Sa voix, elle me dit quelque chose. Je décide qu’il est temps de sortir de ma torpeur. J’ouvre les yeux difficilement et je vois une touffe blonde.

    - Salut, demoiselle me dit-il.

    - Sa…lut, dis-je difficilement.

    Ma vue s’éclaircit enfin et je le reconnais, c’est lui, David. Il a l’air d’un ange vu sous cet angle, il est beau.

    - David ? je demande quand même.

    - C’est moi, même si on ne s’est pas officiellement présentés ! rétorque-t-il.

    J’esquisse un sourire qu’il me rend.

    - Que s’est-il passé ? me renseignais-je.

    - Je crois que je viens de te sauver la vie, m’éclaire-t-il.

    À ces mots dans ma tête se bousculent les souvenirs, cette moto qui me fonçait dessus et moi complètement pétrifiée. La pression retombe d’un coup et les larmes se mettent à couler le long de mes joues.

     


     

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    Je pleure à chaude larme, je n’arrive même pas à me contenir. David me regarde de ces grands yeux paniqués. Je suis si embarrassée. 

    - Mais ne pleure pas, ce n’est rien me dit-il.

    - Heureusement que tu étais là dis-je dans un hoquet.

    - Allez viens !

    Il m’aide à me relever, je me retrouve très près de lui, je tente de mettre un pied devant l’autre, mais c’est laborieux… Je ne les sens plus… Je pleure encore, et je ne sais même pas pourquoi je suis si émotive.

    - Oh là ! Allez hop dit-il.

    Je me retrouve aussitôt dans ses bras. Je l’attrape par le coup et le regarde avec mes yeux humides. Je suis tellement gênée, toute rouge et larmoyante.

    - Merci, chuchotais-je entre mes pleurs.

    - Ce n’est rien, je te ramène à la maison !

    Chapitre 6

    Je voudrais dire non, que ça va aller, mais je n’en ai pas du tout la force et je me laisse porter tout en posant ma tête contre son cou. Il entre dans la résidence et se dirige vers les escaliers, quand il disait « à la maison » ce n’était visiblement pas la mienne. Et enfin depuis que tout ça vient de se produire, je ressens l’envie de voir Alan, d’être dans ses bras, pour au final m’entendre penser que de toute façon, c’est impossible devant son colocataire, il se comporterait comme le gentil petit voisin qu’il devrait être. Je me remets à pleurer, encore et encore, David va sérieusement me prendre pour une pleurnicheuse. Je réalise qu’on est entrés et qu’il me pose sur le canapé.

    - Ne bouge pas, m’ordonne-t-il, je vais soigner ça.

    Quoi ça ? Je me sens bien ! Je regarde mes jambes, en effet, je suis un peu amochée sur les genoux ! Je suis tant préoccupée que je n’ai même pas ressenti la douleur jusque-là. David revient avec son petit matériel de secouriste, en d’autres circonstances, jouer au docteur avec lui ne m’aurait pas déplu, mais la réalité fait que je dois m’ôter ces petites pensées malsaines de la tête. Il s’assoit à côté de moi, il est silencieux, il désinfecte et bande mes deux pauvres genoux et il me sourit. Je ne sais pas ce qu’il me prend, je me remets à pleurer puis je me jette sur lui et l’enlace.

    Chapitre 6

    Il a d’abord un mouvement de surprise puis il pose sa main sur moi. Elle est chaude et rassurante, je pleure comme une madeleine, j’ai vraiment l’air stupide, puis je comprends rapidement que je ne pleure plus à cause de ce qui vient de se passer, mais plutôt parce que mon cœur est en train de devenir fou. Ils sont si adorables tous les deux, David et Alan, me voilà éprise de deux hommes alors que ça fait moins d’une semaine que je les connais. Vu de l’extérieur ça peut sembler un peu bizarre, toutefois, on ne contrôle pas les sentiments.

    - Je suis vraiment désolée, finis-je par dire entre mes pleurs. 

    - Hé, mais ce n’est rien, plus de peur que de mal me répond-il.

    S’il savait, je lui réponds un timide « oui » tout en resserrant mon étreinte. On est en plein mois d’Août et pourtant, je tremble comme une feuille.

    - Je vais aller te préparer un petit thé, ça te fera du bien. 

    Je n’ai vraiment pas envie de le laisser partir, je me sens bien dans ses bras, mais bon, je ne vais pas rester accrochée là, de quoi aurais-je l’air, déjà que je suis dans un piteux état. Je le lâche et un timide « merci » sort de ma bouche. Il revient ensuite avec une tasse fumante qu’il dépose entre mes mains. Je ne sais pas si je lui ai fait peur, mais dans tous les cas, il préfère s’asseoir sur la table basse en face de moi plutôt qu’à mes côtés, bravo, bien joué Jessy ! Je lui fais un timide sourire tout en prenant une gorgée de son thé. Un silence mortel règne entre nous, silence que je finis par briser.

    - Et moi qui avais l’intention de préparer le dessert pour notre dîner ce soir, je crois que c’est un peu foutu ! 

    - Je crois même que le dîner est foutu rétorque-t-il en rigolant. 

    - C’est dommage, nous qui nous faisions une joie de vous voir tous les deux mens-je.

    - C’est dommage moi qui avais la ferme intention de te courtiser pendant la soirée lâche-t-il.

    Quoi ? Que dit-il ? C’est surement le coup de l’émotion ou alors je suis encore inconsciente à côté de la route, il n’a pas vraiment dit ça quand même ? Il rit, je crois qu’il se fout de ma gueule en fait. 

    Chapitre 6

    - Tu devrais voir ta tête ! ricane-t-il.

    - Je n’ai pas compris ce que tu as dit, répondis-je.

    - Au contraire, je crois que tu as très bien compris, à en juger par la tête que tu fais ! 

    - Tu es un drôle de rigolo, dis-je.

    - Pourquoi ? C’est vrai, j’ai vraiment envie d’apprendre à te connaître en tout bien tout honneur !

    - Moi, me connaître ? Pourquoi ? le questionnais-je.

    - Je ne sais pas, quand je t’ai croisé avec ton peignoir rose bonbon et ton turban sur les cheveux, j’ai tout de suite eu envie d’en savoir plus sur toi, savoir pourquoi tu sortais de chez-toi dans une tenue pareil dit-il dans un éclat de rire.

    - Je regrette encore d’être sortie comme ça dis-je morte de rire, mais tu t’es quand même moqué de moi ! 

    - Que pouvais-je faire d’autre ? répond-il.

    - Mauvais garçon lui lancais-je.

    - L’idée te plaît ? dit-il redevenant sérieux.

    - Apprendre à se connaître en tout bien tout honneur ? Oui, ça me plairait beaucoup !

    Il me sourit gracieusement et attrape ma main, ça me fait frissonner. Il est prévenant, calme, charmeur et amusant. 

    Chapitre 6

    - Je vais peut-être rentrer, tu ne devrais pas être en train de répéter dis-je rapidement avant de regretter d’avoir ouvert la bouche. 

    - Si, comment tu sais ça ? me questionne-t-il.

    - Je… J’ai… croisé Alan ce matin qui rentrait, il a dit que la journée allée être longue avec vos répèt’ ! 

    - Ah, oui, c’est vrai qu’il est rentré tard ce matin ! Encore une petite minette qu’il a emballée me dit-il avec un clin d’œil. 

    Pardon ? Une minette ? Mais c’était moi et je ne suis pas une minette ! Je fulmine intérieurement, mais j’essaie de paraître normale après tout, c’est bien ce qu’il a dit à David. Néanmoins ce « encore » me gêne un petit peu, j’aimerais bien faire ma petite fouine.

    - Ah oui ? Comment ça… 

    Je n’ai pas le temps de finir ma phrase que je suis interrompue de la pire façon qui soit.

    - David, il te faut sérieusement tout ce temps pour venir récupérer un portefeuille ? gronde une voix qui m’est très familière.

    On se retrouve tous les deux à regarder en direction du râleur, qui n’est autre qu’Alan ! Évidemment, le dessin de ma vie toujours prise entre ces deux hommes, et quand je dis cela, je parle au sens figuré ! Il s’arrête un instant, son regarde va de David à moi et inversement, se demandant ce qu’il se passe et tout ce qu’il trouve à dire, c’est « qu’est-ce que vous faites là tous les deux ? » j’avais envie de hurler « tu ne vois pas que je suis blessée crétin ! ».  

    Chapitre 6

    - David m’a juste sauvé la vie dis-je. 

    Pendant que toi, tu n’étais pas là pensais-je.

    - Comment ça ? répond-il platement comme si je venais de lui dire que j’étais venue apporter des cookies. Quel acteur.

    - Elle était au beau milieu du chemin d’une moto qui avait semble-t-il la tête ailleurs ! répond David avant que j’ouvre la bouche. 

    Alan s’approche du canapé et remarque mes genoux, même pas un petit sourcillement ? Non. Une once d’inquiétude dans son regard ? À quoi bon chercher. Encore meilleur acteur que je ne l’aurais pensé. 

    - Plus de peur que de mal alors ? lâche-t-il.

    - Oui, voilà, juste un petit bobo. Justement, je m’apprêtais à rentrer pour me reposer.

    - Tu veux que je t’accompagne disent-ils en cœur. 

    Vraiment, les garçons ? De toute façon, j’ai envie d’être tranquille, quitte à rouler dans les escaliers, je préfère rentrer chez moi seule. 

    - Non, merci ça ira dis-je en me levant du canapé.

    J’ai encore les jambes qui flageolent, je manque de m’écraser au sol, mais je m’accroche au t-shirt de David qui me soutient. Je jette un coup d’œil à Alan, voir s’il semble au moins un petit peu jaloux quand même. Là, je vois sa mâchoire se crisper une demi-seconde. Contente de moi, je regarde David de mon plus joli sourire et lui dis un « merci » mielleux. 

    - C’est bête, on repart, on va te déposer en bas dit David. On sera déjà arrivés au studio que tu seras encore sur la première marche. Tu n’as pas l’intention de rouler dans les escaliers quand même ? 

    - D’accord, cédais-je en rigolant de ses bêtises.

    Chapitre 6

    David part dans sa chambre chercher son portefeuille et je reste seule avec Alan, il se tourne vers moi et ouvre la bouche pour dire quelque chose, mais David revient et le coupe dans son élan, et ça tombe bien, car je n’ai aucune envie de l’entendre. 

    - Allons-y dit ce dernier.

    J’ai mal aux jambes ça me lance et ça pique, les deux garçons me soutiennent pour descendre, et me voilà entre eux deux, cette fois-ci au sens propre ! Chacun d’eux est en contact avec mon corps, j’en viendrais presque à m’évanouir tellement ça me perturbe. Je les regarde du coin de l’œil, Alan regarde devant ses pieds et David me jette un œil rapide avant d’afficher un large sourire sur son visage. J’aimerais lui demander ce qui le fait sourire, mais je pense que ce n’est pas réellement le bon moment ni le bon endroit ! Mais son sourire est si communicatif que je souris à mon tour alors que je n’en connais pas la raison. On arrive rapidement devant la porte de mon chez-moi.

    - Merci les garçons dis-je reconnaissante.

    - Pas de quoi répond Alan platement. 

    - Repose-toi bien me dit David gentiment.

    Derniers sourires et je rentre enfin en chez-moi ! Je m’écroule contre la porte d’entrée, la tête entre les jambes, la pression retombe enfin, je suis seule et ça fait du bien. Je repense au sourire de David et ça me fait sourire puis je pense au comportement d’Alan et une pointe de colère m’envahit. J’ai hâte de pouvoir mettre les choses au clair, en tout cas aujourd’hui, c’est comme si j’avais vu deux visages d’Alan. Soudain, ça vibre sous mes fesses. Je regarde et c’est lui.  

     


     

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    Décidément quand on parle du loup… Mon téléphone affiche un message avec le nom d’Alan. Je déverrouille mon portable et lis son message « Désolé bébé, est-ce que tu vas bien ? » , la petite blague, la pointe de colère que j’avais à son égard se transforme en colère tout court. Je n’ai même pas envie de répondre. Je préfère envoyer un message à Tania pour la prévenir des derniers événements, je la préviens que le repas de ce soir est annulé et évidemment que je viens de manquer de me faire percuter par une moto, la rassurant que tout va bien, qu’elle ne s’inquiète pas pour moi, car comme le souligne Alan « plus de peur que de mal » et que si elle veut rester une journée de plus chez ses parents, elle pouvait. Je pose mon téléphone et m’appuie contre la porte. 

    Chapitre 7

    Le temps de souffler et ça vibre de nouveau, c’est elle qui répond, elle me dit qu’elle va bientôt reprendre la route, qu’elle arrivera en fin d’après-midi et qu’il est hors de question de me laisser seule. Je pleure, je me dis que j’ai de la chance d’avoir une amie comme elle. Je lui réponds juste un « merci ». Je me lève difficilement. Je devrais prendre une douche, mais je n’en ai pas du tout la force. Je me dirige tant bien que mal dans ma chambre puis je me pose sur mon lit, recroquevillée comme un bébé. Je pleure, mais je finis par m’endormir.


    Je ne sais pas si j’ai dormi longtemps, mais une petite main est sur moi et j’entends qu’on m’appelle. J’ouvre mes yeux gonflés par les pleurs et je vois Tania assise à côté de moi. 

    - Jessy ? dit-elle.

    Je la regarde, incapable de dire quoi que ce soit, je me retourne et je me remets à pleurer, sans retenue. La tête sur ses jambes, elle caresse mes cheveux et tente de me réconforter.

    Chapitre 7

    Elle attend que mon flot de pleurs se calme un peu puis elle finit par rompre le silence.

    - Tu veux bien me dire ce qu’il t’est arrivé ? 

    Je me redresse et c’est le moment pour moi de vider mon sac. Je lui raconte ma sortie nocturne jeudi soir avec Alan, qu’on a finalement sauté le pas, mais qu’il voulait que ce soit un secret. Puis je lui dis que j’ai profité de la nuit dernière pour l’inviter à passer la soirée avec moi, mais que même si j’aimais sa compagnie, je pensais beaucoup à David, qu’au final, j’étais sortie courir pour me changer les idées et qu’en traversant cette moto me fonçait dessus, mais j’étais pétrifiée et que c’était un miracle que David ait été là au bon moment. Et je finis par lui dire que David était en train de me dire qu’il avait envie d’apprendre à me connaître quand Alan a débarqué pour au final rester de marbre devant moi, même si je m’y attendais, j’avais eu mal, tout ça pour m’envoyer un SMS pour savoir si j’allais bien. Dis comme ça, ça semble n’être rien, mais je suis vraiment déstabilisée. 

    Chapitre 7

    Elle me regarde, puis attrape ma tête pour déposer un baiser sur mon front puis s’exprime enfin.

    - Dis donc, tu ne fais pas dans la demie mesure dit-elle assez surprise. 

    - Non, pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué, tu sais que c’est tout moi, je réponds.

    - Je savais que tu étais tracassée, mais j’ai estimé que si tu n’en parlais pas avec moi, c’est que tu avais tes raisons, j’aurais peut-être dû te poser des questions ?

    - Non, j’ai appréciais ta discrétion dis-je.

    - Bon, allez, déjà, tu vas commencer par aller prendre un bon bain bien chaud avec tout un tas de mousse, pendant que je préparerais quelque chose à manger, ensuite, je viendrais penser toutes tes blessures me dit-elle avec un sourire.

    Elle se lève et m’aide à me relever. Je la serre très fort dans mes bras, je l’aime tellement. Je vais dans ma salle de bain, j’enlève les pansements que David m’a faits plus tôt. Je fais couler de l’eau bien chaude et jette deux bath bombs pour égayer mon bain. Je me déshabille puis plonge dans l'eau. Ça me brûle au niveau des genoux et divers endroits où ma peau est éraflée, mais une fois ensevelie entièrement par l’eau, je me sens bien.

    Chapitre 7

    J’entends toquer à ma porte, j’ouvre un œil, j’ai dû encore m’endormir, l’eau a refroidi, je regarde mes mains, j’ai la peau toute fripée. Une petite voix me parvient.

    - Jessy, tu t’es endormie ?

    - Non, j’ai fini, j’arrive mens-je.

    - Je t’attends dans le salon.

    Je sors de l’eau et m’enroule dans ma serviette, je me fais un chignon rapide et je sors rejoindre Tania. 

    - Ça va mieux ? demande-t-elle.

    - Oui, ça m’a fait du bien.

    - Assis-toi là que je pense tes genoux !

    Elle part chercher la pharmacie et je me souviens ne pas avoir répondu à Alan. Je n’ai pas la force d’aller chercher mon téléphone. Je crie à Tania.

    - Tu peux rapporter mon portable s’il te plait ?

    - Bien sûr répond-elle.

    Elle revient avec ce dont elle a besoin et mon portable, je la remercie. Elle s’assoit à mes côtés et je regarde mon portable. Rien que 2 appels en absence et 4 messages ! Tous d’Alan. 

    - Qui a-t-il ? demande Tania.

    - Rien, des messages et appels d’Alan, je n’ai pas répondu à son SMS en rentrant, je l’aurais envoyé balader sinon. 

    - Que dit-il ? m’interroge-t-elle en souriant.

    - Premier message raté « Jess je sais que tu as été déçue mais j’aimerais avoir de tes nouvelles », second message « Jess vraiment réponds moi je m’inquiète », troisième message « Même si tu en doute, je tiens vraiment à toi ne me laisse pas sans réponse » et enfin « Pardonne-moi ». 

    - Tu vas lui répondre ? demande-t-elle.

    - Le pauvre, oui un simple « je vais bien » suffira bien ! dis-je cruellement.

    - Tu es dure avec lui, il est surement inquiet pour toi.

    - Peut-être, mais moi, je suis en colère contre lui. 

    Chapitre 7

    Pendant notre discussion, Tania m’a soigné les genoux, c’est l’amie parfaite. Puis ça toque à la porte. Oh non pas maintenant, j’aimerais être tranquille cinq petites minutes, c’est apparemment trop demandé, Tania voit un léger vent de panique se lever en moi. 

    - Va dans ta chambre, je m’occupe de tout.

    Je la remercie dans un murmure puis je pars en direction de ma chambre, au final, je préfère me cacher dans le couloir et écouter ce qu’il se passe, oui comme une ado ! Je l’entends ouvrir la porte et sa voix fait bondir mon cœur hors de mon corps.

    - Bonsoir, je suis David, un des voisins du dessus dit-il de sa voix grave.

    - Bonsoir David, celui que je dois remercier d’avoir secouru mon amie.

    - Ça m’a semblait être une évidence de sauver une jolie demoiselle en détresse dit-il en riant.

    Tania rit et lui demande « Je peux faire quelque chose pour toi peut-être ? »

    - Je voulais simplement prendre des nouvelles de Jessica.

    - Elle va bien, elle se repose là, elle était très fatiguée. 

    - Bien, je voudrais lui laisser mon numéro, tu aurais un bout de papier s’il te plait ?

    - Oui entre dis Tania.

    Chapitre 7

    Mes entrailles se tordent et mon cœur bat à tout rompre, je m’arrête même de respirer. Il est dans l’entrée, de dos, il se penche pour écrire sur les post-it posés sur la console. Et je suis là, cachée, à le contempler incognito. Il finit par tourner les talons pour se diriger vers la sortie.

    - Merci et bonne soirée dit-il.

    - Merci à toi répond simplement Tania.

    Je recommence à sentir l’air entrer dans mes poumons, j’ai les joues en feu et un sourire béat se dessine sur mes lèvres. Serais-je dans cet état si c’était Alan qui était entré ? Serait-il seulement venu demander de mes nouvelles… ?

    - Sort de ta cachette me dit la petite voix de mon amie.

    Son appel me fait sortir de mes pensées et je me dirige vers l’entrée, elle me regarde et sourit.

    - Regarde-toi, toute rouge et souriante comme une enfant à qui on vient d’offrir une sucette ! 

    - N’importe quoi ! dis-je.

    - Allons manger, tu lui écriras après tu dois normalement dormir en ce moment me rappelle-t-elle.

    - Manger, voilà une bonne idée, je n’ai rien avalé depuis mon petit-déjeuner. 

    - Eh bien, me voilà partie une journée et tu fais grève de la faim ?

    - J’étais trop distraite sans toi !

    Tania fait réchauffer son plat de lasagnes, j’adore sa cuisine, j’en profite pour enfiler quelque chose de plus confortable puis nous nous installons pour manger. Mon ventre apprécie grandement cet apport calorique. Je finis tout et en reprends même une part. Ça fait toujours plaisir à Tania quand je me ressers de ses bons petits plats. 

    Chapitre 7

    Je me rappelle que je n’ai pas eu le temps d’appuyer sur le bouton « envoyer » au message d’Alan. Quelle gourde ! Je rectifie mon erreur avant de débarrasser et nettoyer puis elle me propose de regarder un film, le numéro de mon beau blond me fait toujours de l’œil sur le post-it derrière moi. Tentation, tentation ! Ça va que le film est distrayant, je peux mater l’acteur, ça m’occupe un peu ! Finalement, Tania s’endort un peu avant la fin du film, elle commence même à ronfler légèrement ! Il est 23h passé, je vais pour la réveiller qu’elle aille se coucher confortablement et mon téléphone vibre, un message d’Alan « Ta coloc dort ? Je peux descendre ? » Je réponds, je ne réponds pas, la question du soir. Je décide de répondre et de lui dire que de toute façon Tania est au courant et que s’il veut descendre, il peut. Je réveille finalement Tania pour qu’elle aille se coucher.

    - Hein ? Me dit-elle.

    - Réveille-toi, tu ronfles, on entend plus le film dis-je.

    - Je ne ronfle pas moi !

    - Va te coucher, tu seras mieux dans ton lit.

    - Tu ne viens pas ? me demande-t-elle.

    - Alan doit passer…

    - Ah, c’est pour ça que tu m’envoies au lit rigole-t-elle. Bonne nuit alors et ne fait rien que je ne ferais finit-elle par dire.

    - Évidemment ! Bonne nuit !

    Connaissant Tania, ça va être dur de suivre son exemple, elle est plutôt du genre sainte nitouche ! Sur ces pensées, mon téléphone vibre de nouveau, je regarde et il me dit qu’il est devant la porte. Mon cœur se serre et je suis stressée. Je lui ouvre et nous restons là à nous dévisager.

     


     

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    Ni lui, ni moi ne savons comment nous comporter, la journée a été un peu conflictuelle. C’est finalement lui qui fait le premier pas en s’avançant vers moi à grandes enjambées. J’ai un mouvement de recul qui ne semble pas l’arrêter. Il me prend dans ses bras et m’embrasse très fort, il me soulève et j’enroule instinctivement mes jambes autour de sa taille, je ferme la porte avec la pointe des pieds puis il pivote et me plaque contre elle, la colère que j’avais s’est comme évaporée. Il m’embrasse avidement, il se colle encore plus à mon corps, je sens que ça ne le laisse pas indifférent ! Ses baisers me disent « désolé » mais son attitude me dit « je n’ai pas changé ». Qu’importe à cet instant, je suis totalement déconnectée. Je n’ai plus de contrôle sur mon propre corps, j’ai le souffle court et son contact me fait du bien. 

    Chapitre 8

    Il se dirige jusqu’au canapé, s’assoit, je suis sur lui, il relève mon t-shirt et éffleure ma poitrine de ses lèvres et sa langue, je me soumets complètement à ses caresses. Il est en train de la réveiller… cette autre moi, cette fille que je déteste, celle qui prend tout sans se poser de questions, celle qui a été créée par un autre, celle que je persiste à faire disparaître…

    Dans la passion du moment, je frotte mes genoux éraflés et un petit bruit de douleur s’échappe de ma bouche. Il arrête de m’embrasser et me souffle un « pardon » à l’oreille, je ne sais pas s’il me dit ça parce qu’il vient de réveiller ma douleur ou pour avoir été un con aujourd’hui.

    Il se relève et me porte toujours face à lui, il se dirige vers ma chambre, ouvre et referme la porte, me pose sur le lit et allume la lampe à côté de ce dernier. Il se pose à côté de moi, attrape ma jambe gauche puis sème des baisers de ma cheville jusqu’à mes genoux meurtris ensuite, il fait pareil avec ma jambe droite.

    Chapitre 8

    Je l’attrape par le cou pour l’inviter à m’embrasser, il attrape mes poignets pour les positionner au-dessus de ma tête et il passe sa deuxième main sous mon t-shirt. Il descend lentement et ses caresses se font de plus en plus audacieuses, il plonge sa main sous l’élastique de mon pantalon puis entame une série de mouvements excitants, je me cambre sous le plaisir qu’il me procure, je voudrais lui dire d’arrêter, mais elle, elle se laisse guider par le rythme effréné de sa main. Ma respiration est saccadée et je lutte pour ne pas faire de bruit, il m’embrasse et me mord la nuque ; juste sous le lobe de mon oreille, l’endroit qui me fait le plus d’effet ; tout en continuant sa danse stimulante. Il s’active et je me sens complètement partir, dans un dernier tremblement de plaisir, j’explose entre ses doigts.

    Il finit par relâcher mes poignets et retirer sa main en continuant à m’embrasser encore un peu, mais plus doucement. Je reste entre ses bras, pantelante, comblée et épuisée.

    Chapitre 8

    Il reste là à côté de moi, il ne dit pas un mot, il respire très vite, il est aussi essoufflé que moi et soudain, il se lève et se dirige vers la salle de bain, j’entends l’eau couler. Il fait nuit, mais je regarde mécaniquement par la fenêtre, je ne vois que la lueur de la lune. Alan sort de la petite pièce, s’approche de moi, il tient mon visage entre ses mains fraîches ; elles sentent bon l’amande douce ; m’embrasse de cette façon qui est la sienne ; mi-tendre, mi-fougueuse ; et les seuls mots que sa langue pousse hors de sa bouche sont « je vais rentrer ». Il se lève et je reste là sans prononcer le moindre son, puis, il disparaît dans la pénombre du couloir, le temps de me remettre de la situation, je bondis hors du lit et le rattrape devant la porte d’entrée.

    - Non, reste, s’il te plaît murmuré-je.

    Chapitre 8

    Il me toise de sa hauteur, il a le regard soucieux, c’est comme s’il désirait dire quelque chose, mais que c’était trop pénible pour sortir de sa bouche. Je me demande ce qu’il cache.

    - Tu es sûre de vouloir de moi près de toi ce soir ? me demande-t-il.

    - Oui, tu ne vas pas me laisser seule, pas après ça ? dis-je en agitant mes mains dans tous les sens.

    - Ce n’est pas ce que j’ai voulu, je me suis laissé entraîner, tu ne donnais pas de nouvelles, et même si je suis bon acteur, je me suis inquiété pour toi, je pensais que tu ne voulais plus me revoir, et David qui n'arrête pas de parler de toi, te voir là devant moi m’a complètement…

    Il ne finit pas sa phrase, mais je comprends, pour la première fois Alan ouvre enfin la bouche pour dire quelque chose qui a l’air plus que sincère. Je note qu’il confirme être bon acteur… j’avoue que ce n’est pas très rassurant. Mais je note aussi « David qui n’arrête pas de parler de toi » ! Ah oui ?! 

    - Pour ce qu’il vient de se passer, je ne t’ai pas non plus arrêté, , en fait l’autre fille en moi avait très envie que tu continues… dis-je embarrassée. Pour être honnête, j’ai détestais ton numéro cette après-midi, je n’avais qu’une envie être dans tes bras, j’avais besoin de toi et tout ce que j’ai eu en retour, c’était un bloc de glace, je me suis sentie si mal…

    - Je suis tellement désolé me coupe-t-il en embrassant mon front.

    Il me prend un instant dans ses bras, ça apaise les tensions entre nous, mais s’il croit que je vais oublier cette histoire avec David, il se fourre le doigt dans l’œil ! Je me dégage de son étreinte et pose les questions qui me brûlent les lèvres depuis le début !

    Chapitre 8

    - Pourquoi David ne fait que parler de moi ? Et pourquoi tu ne veux pas lui dire que nous sommes ensemble ? Dis-moi, dis-moi ce que tu caches Alan… ?

    Il ne répond pas tout de suite, il me regarde, ses lèvres bougent, mais aucun son ne sort de sa bouche, il s’assoit sur le canapé, prend une pose pénible, je le suis puis il souffle et s’exprime enfin.

    - Il est juste… Enfin, il est attiré par toi, c’est juste qu’il est trop timide et fleur bleue pour oser te dire les choses. Il ne fait que de parler de toi, depuis qu’il t’a croisé l’autre matin. Mais moi aussi, je suis sous ton charme, seulement moi, je suis un peu plus direct… et puis je t’ai vu la première ! 

    Je reste là à réfléchir à toute vitesse, alors la blondasse pétasse ce n’est pas sa nana, et quand il a dit qu’il voulait me courtiser ce n’était pas juste une plaisanterie, dire qu’il est aussi attiré par moi et que depuis tout ce temps, je fantasme sur lui, si j’avais fait le premier pas… si j’avais fait le premier pas, je ne serais pas avec Alan, et j’aime aussi être avec Alan, seigneur, c’est une torture. Et comment ça « je t’ai vu la première » il a cru que j’étais un morceau de viande ou quoi ?!

    - Bébé ? me dit-il d’un coup.

    - Oui, je… je réfléchissais, c’est pour ça que tu ne veux rien lui dire ?

    - C’est mon meilleur ami, je n’ai pas envie de lui briser le cœur… 

    - Il faudra pourtant bien lui dire, cette après-midi, il m’a dit qu’il avait envie d’apprendre à me connaître.

    - Je ne t’empêche pas de parler avec lui, mais la fille que j’ai vue là, dit-il en pointant du doigt ma chambre, je ne la veux que pour moi. 

    - Mais se voir en cachette et faire semblant, je ne sais pas faire Alan.

    - Encore quelques jours, laisse-moi juste quelques jours et je te promets que tout sera réglé. 

    - Quelques jours alors… finis-je par céder.

    Chapitre 8

    Il me remercie d’un baiser, un vrai baiser, celui où nos langues se rencontrent et qui déclenche des sensations encore plus enivrantes. Elle a encore plus envie de se coller contre lui, et savoir combien il est excité me rend encore plus déraisonnable. J’ai de plus en plus peur de finir par céder et de me retrouver dans une position où je ne pourrais plus faire marche arrière. 

    - Tu devrais rentrer en fait, j’ai peur que si tu restes…

    - Promis, je ne te toucherai pas m’assure-t-il.

    J’éteins et attrape sa main pour aller dans la chambre, il s’assoit au bord du lit pour retirer ses chaussures puis il enlève ses vêtements, laissant juste ce qu’il faut pour cacher le principal. Il m’attire à lui, j’enlève mon haut puis je lui caresse les cheveux et lui fais de petits baisers. C’est assez compliqué de ne pas se rendre compte à quel point il est enflammé… il a peut-être promis de ne pas me toucher, mais elle, elle est toujours éveillée et elle n’a rien promis du tout… !

    Chapitre 8

     

    Il doit être très tôt, car le jour pointe à peine le bout de son nez, je suis blottie dans les bras d'Alan. Il a l’air si paisible allongé à côté de moi, je pourrais le contempler pendant un moment, c’est sans compter sur mon envie pressante ! Je me faxe pour me dégager de son étreinte, sans le réveiller cette fois, et je file à la salle de bain. Une fois rafraîchie, je retourne auprès de mon apollon, il a bougé et s’est couché à l’autre extrémité, je remonte dans le lit et me colle à lui, il grogne et ça me fait rigoler. Me lever à réveiller la douleur dans mes genoux, du coup, je me remets à ruminer la journée de la veille, je regarde l’heure, 4h30, c’est trop tôt pour commencer à se morfondre. Je m’accroche à Alan et je finis par me rendormir. 

    Chapitre 8

    J’ai bien dormi, enfin une grasse matinée ; la première de mes vacances ; j’ouvre un œil, puis deux et m’étire dans mon grand lit, apparemment vide. Je me mets à paniquer un peu, le voilà qui s’est barré avant que je me lève pour rentrer tranquille, je regarde mon portable pas de messages et ses affaires ne sont plus là. Quel goujat. J'attrape un t-shirt qui traîne à côté du lit ; je m'apprête à me lever et la porte de la salle de bain s’ouvre et il en sort à moitié nu. La pression retombe et je ne peux m’empêcher de sourire.

    - Seigneur Alan ! mécriais-je.

    - Quoi ? 

    - Tu ne peux pas te balader comme ça !!

    - Pourquoi ça te fait de l’effet ? demande-t-il taquin.

    - Ai pitié d’une pauvre fille sans défense comme moi ! 

    Je me cache le visage et je l’entends rire ! C’est tellement bon, être au calme, juste lui et moi, comme un couple. C’est tout ce que je demande. Il m’attrape soudain les chevilles et m’attire jusqu’au bord du lit. Il attrape mes mains qui cachent mes yeux et les maintiens de part et d’autre de ma tête.

    - Je n’ai pas le souvenir d’avoir vu une fille fragile, hier soir !

    - Chuuut !

    - Elle était plutôt ha…

    - Chuuuut ! 

    L’avoir fait, c’est une chose, l’entendre de sa bouche, s’en ai une autre. Je ne suis déjà pas très fière d’avoir mi céder hier soir. Enfin, c’est presque comme si de toute façon, j’avais déjà capitulé, je ferais mieux de m’abandonner maintenant qu’on en finisse. Heureusement, il ne lit pas dans mes pensées ! Je finis par dégager mes mains avant qu’il ne me dévoile à voix haute mes péchés de la nuit passée et je l’attrape pour l’allonger sur moi afin que je puisse l’embrasser, simple et efficace pour le faire taire !
    Il se relève pour aller s’habiller et je bondis sur mes deux pieds pour l’enlacer encore et lui déposer une kyrielle de baisers sur le dos. Il se retourne et m’embrasse comme dans les films, je trouve ça trop mignon !

    Chapitre 8

    Je lui dis tout bas que j’adore être avec lui, que je suis contente qu’il soit resté cette nuit. Il me fait un câlin et m’embrasse sur le front, il me répond « moi aussi ». Puis il disparaît derrière la porte de ma salle de bain.

     


     

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    Pour la première fois, depuis que j’ai rencontré les garçons, je me sens sereine, j’ai juste envie de savourer le plaisir d’être avec quelqu’un que j’apprécie sans divaguer à tout-va. Je suis tirée de ma rêverie par le bruit qui vient de la porte de ma chambre. La petite voix de ma coloc m’appelle. J’ouvre la porte.

    - Salut ! Tu vas mieux ?

    - Salut ! Euh, oui ça va plutôt bien ! dis-je.

    - Alors avec Alan hier soir ?

    - En fait, il est encore là ! 

    - Ah ! À en juger par ton sourire, c’est que tout va bien entre vous ! Je ne vais pas vous déranger, je vais faire du café ! 

    - On va peut-être te rejoindre !

    Je retourne dans la chambre, il faudrait peut-être que j’enfile mon pantalon ! Je grimpe sur le lit pour l’attraper de l’autre côté et sa voix me fait sursauter.

    - Tu veux que je fasse une attaque ?

    Je ris, il se rapproche d’avantage, il m’attrape par les hanches, il a les mains tellement brûlantes. Il m’embrasse sur le tatouage que j’ai au creux en bas du dos. Ses mains descendent et tracent la ligne que j’ai derrière les jambes. Il me donne une petite fessée inattendue et dis dans la foulée « Allez, file de là ! ». Je ramasse mon pantalon, fin du game ! 

    Chapitre 9

    Je propose à Alan de boire un café avant de s’éclipser de notre appartement, mais il refuse gentiment. Nous sortons de la chambre et nous nous dirigeons vers l’entrée, le petit mot de David trône toujours sur la console. Alan jette un rapide coup d’œil vers ledit mot, me regarde, s’apprête à dire quelque chose, se ravise.

    - Je ne sais pas si je vais lui écrire dis-je avant lui.

    - Je te fais confiance, tu peux lui parler, je ne suis pas jaloux !

    Je n’ai pas le temps de dire quoi que ce soit, il m’embrasse et ponctue son geste d’un « à plus bébé ». Je le regarde monter quatre à quatre les marches du hall puis ferme la porte. Je regarde le post-it sur la petite table, je l’attrape, il a écrit « Dans l’attente d’un gentil mot de ta part. Bisous », je souris puis je réalise seulement que Tania n’est pas dans la cuisine.

    - Où es-tu ? je crie dans l’appartement.

    - Dans le bureau !

    - Que fais-tu là ? dis-je en entrant.

    - Je n’avais pas envie de m’imposer entre vous !

    - Il est rentré.

    - Alors cette nuit s’est bien passée ? demande-t-elle avec un petit sourire qui en dit long.

    Chapitre 9

    Je rougis comme une tomate avant de lui répondre « oui » et de tout lui raconter, dans les moindres détails, les filles font toujours ça, on ne va pas mentir ! Tania sait le genre de fille que j’étais avant, elle s’inquiète toujours pour moi, elle a toujours peur que je dérape, elle a raison, j’ai vraiment du mal à me contrôler. On reste là à discuter un moment, puis je finis par me lever, prendre une douche, désinfecter ma plaie, ensuite, je dois changer mes draps et me rendre en ville pour aller faire mes machines. Autant dire que j’ai pleins de choses à faire. Avant de faire tout ça, j’envoie un message à David pour le remercier d’être venu hier soir demander de mes nouvelles et lui dire que tout va bien !

    Chapitre 9

    Je continue donc mon petit programme de la journée, moi qui d’habitude préfère passer mon dimanche en pyjama à regarder des séries ! David me répond lorsque j’arrive à la laverie, il me propose de venir boire un coup, j’aimerais dire oui, mais je décline son invitation. Après la laverie, j’aimerais me poser un peu. Peindre par exemple, j’ai l’impression que ça fait une éternité que je n’ai pas tenu un pinceau. Mon programme vient de se terminer, je plie bagage et je file en direction de la maison avec mon panier à linge sous le bras, so glam, so sex ! Je chantonne en boucle des musiques de dessins animés sur le chemin, j’ai l’impression d’avoir été endoctriné par une secte !! J’arrive enfin et je suis vraiment pressée de peindre ! Je suis tellement sur mon petit nuage que je remarque à peine la silhouette sombre derrière moi, pourtant, elle s’approche bien vite et finie par me saisir le bras. Je sursaute et laisse tomber mon panier sur le bitume. 

    - Salut mon p’tit cœur, dis la grosse voix derrière moi.  

    Chapitre 9

    J’ose à peine y croire, j’ai bien peur de le reconnaître. Je me retourne et lui fais face, il me regarde avec ses petits yeux sournois et son sourire pervers. Lui que je n’ai pas vu depuis des mois…

    - Et bien, tu ne me dis pas bonjour ? surenchérit-il.

    - Qu’est-ce que tu fais là ? Qu’est-ce que tu veux ?

    - Tu n’as pas l’air très heureuse de me voir on dirait ?

    - Effectivement, excuse-moi de ne pas sauter de joie à la vue d’un ex.

    - Oh arrête, tu sais bien qu’entre nous, ça va, ça vient, dans tous les sens du terme !

    - Pitié épargne-moi tes sous-entendus graveleux, dis-je fermement.

    - Tu aimé bien ça avant !

    - Et bien, tu le dis toi-même c’était avant, j’ai changé Damien, je ne suis plus cette fille-là et je n’ai pas envie de redevenir comme ça. Va-t’en. 

    - Je viens de te retrouver tu ne vas pas m’envoyer valser maintenant ? Allez viens, je t’offre un coup… à boire !

    Chapitre 9

    Je regarde sa tête de chien battu, je veux refuser, mais je le connais, il serait capable de rester à camper devant le bâtiment jusqu’à ce que j’accepte et je veux épargner ça à tout le monde !

    - Ok pour un verre, mais après ça, tu me laisses tranquille.

    - Entendu !

    - Je rapporte ça chez moi et j’arrive.

    Je ramasse ma panière à linge, j’espère que Tania ne sera pas dans les parages, je voudrais éviter l’interrogatoire. J’ouvre la porte en catimini et pose discrètement le panier sur le canapé avant de filer en douce. Damien m’attend et je regrette déjà d’avoir dit oui. On se dirige vers un petit bar et sur la route, il essaie de me tenir par la taille, je le repousse, mais il sait très, même trop bien l’effet qu’il a sur moi, je le vois à son sourire en coin. Je le lui ferais bouffer si je pouvais. 
    On s’assied et on commande à boire, on s’échange des banalités sans importance. Je n’ai qu’une envie : rentrer et peindre accessoirement ! 

    Chapitre 9

    Il paie et décide de me raccompagner, depuis qu’il a croisé mon chemin, je n’ai plus mon mot à dire de toute façon. On passe par le parc et il commence à me parler de cette époque où nous étions ensemble, il ne va pas me faire croire qu’il est triste tout de même.

    - S’il te plait, c’est toi qui es parti, arrêtes de ressasser.

    - Et bien, j’ai fait une erreur, je regrette.

    Ça fait des années que je rêve de l’entendre me dire ça, depuis qu’il est parti pour aller draguer tout ce qui a une paire de seins. Et il attend maintenant pour s’excuser, maintenant que je me sens bien.

    - J’ai envie que l’on reprenne quelque chose tous les deux. 

    - Il est un peu tard pour ça, tu ne crois pas ?

    - Pourquoi tu vois quelqu’un ? demande-t-il.

    - Non, personne dis-je sans hésiter une seule seconde. 

    - Alors il n’est pas trop tard !

    - Mais je n’ai pas envie de retourner avec toi, pas après tout ce que tu as fait. 

    - J’avais envie de voir du pays, tu ne vas pas me le reprocher ? 

    - Ce n’est pas vraiment ce que je te reproche. 

    - Oh ! Quoi ? Nos petits cinq à sept ? Je ne crois pas t’avoir forcé que je sache, dit-il d’un ton condescendant.

    Chapitre 9

    C’est vraiment le même trou du cul qu’à l’époque. Aussi fourbe et prétentieux. Le parfait connard de base. Un conard que j’ai aimé, le premier amour de ma vie, quelqu’un qu’on ne peut pas oublier en tournant la page… quelqu’un qu’on aura toujours dans le cœur quoi qu’on dise. Et lui, je l’ai aussi dans la peau…

    - Écoute, tout ça c’était peut-être amusant pour toi à l’époque, aujourd’hui, j’aspire à autre chose, dis-je sérieusement. 

    Il ne dit rien et continu à avancer. Je lui ai fermé le clapet bien rapidement, je trouve, mais je veux juste qu’il sorte de ma vie une bonne fois pour toute, je n’ai aucune envie de redevenir cette folle qui court après les coups d’un soir. 
    Damien me raccompagne jusqu’à la porte du bâtiment, je suis heureuse de pouvoir l’abandonner ici, c’était sans compter sur sa ténacité. Dans un mouvement vif, il caresse mes bras de ses imposantes mains, un frisson parcourt mon corps puis c’est la chaleur qui m’envahit. Il s’approche de plus en plus, ce qui a pour effet de me faire reculer… jusqu’à ce que je me retrouve contre le mur.

     Chapitre 9

    Il tient mon poignet fermement et approche son visage du mien. Je ne bouge même plus, et aucun son ne sort de ma bouche. Il glisse à mon oreille :

    -  Tu sais que je t’aime encore, et je suis sûre que toi aussi.

    Il me couvre de sa hauteur et je me sens si fragile sous son emprise, comme à l’époque où nous étions ensemble, je viens de régresser en quelques instants… en un contact, j’ai perdu toute assurance. Il penche la tête et s’approche de mes lèvres…

     


     

     

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