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    Ce soir, c’est le dernier. Je suis complètement abattue dans les bras d’Alan, il me sert fort contre lui avant de me soulever sous les fesses, j’attrape ses hanches avec mes jambes et je pleure dans son cou. Je me fiche d’être pathétique à cet instant, j’ai trop de peine. 

    - Je ne veux pas que tu partes…

    - Moi non plus je ne veux pas partir bébé…

    Je me demande s’il aurait fait tout ça, s’il était resté ici ? Est-ce qu’il aurait changé ou est-ce qu’il aurait continué à jouer les don juan ? Je ne lui pose pas la question, je ne veux pas dire un truc qui gâcherait notre dernier jour. Moi qui pensais qu’il était impossible de l’aimer plus que je l’aime déjà, je me rends compte que c’est faux. Je refuse toujours d’avouer mes sentiments, pas avant son départ, je ne veux pas lâcher cette bombe qu’il devra apporter avec lui à l’autre bout du globe. Il se dirige sur le canapé pour s’asseoir, je suis toujours suspendue à son cou. Il me pousse gentiment pour que je le lâche, il attrape mon visage empli de larmes dans ses mains et passe sa langue sur mes lèvres pour m’embrasser profondément.

    - Tu me rends dingue, arrêtes de pleurer, je n’aime pas te voir comme ça ma puce.

    Chapitre 31

    Je m’arrête presque immédiatement, non pas parce qu’il me le demande, mais c’est ce nouveau petit nom qu’il me donne, j’adore ça, c’est encore plus intime, et ça me surprend grandement. Il me fait plein de petits bisous rapides, il sait que ça me redonne toujours le sourire.

    - Je préfère ça ! 

    - Je suis désolée, je tente de rester calme, mais j’ai du mal.

    - Je suis encore là, ne te prends pas la tête bébé.

    - Oui, je vais essayer !

    - Alors, tu m’as fait quoi à manger, femme ?

    Je prends un air choqué et lui donne une tape sur l’épaule, ça nous fait rire. C’est exactement ce qu’il cherche à faire et ça marche. 

    - J’ai préparé une salade, j’espère que ça t’ira ?

    - Tout ce que tu me fais me va ! 

    - Tant mieux, car de toute façon, je n’ai rien d’autre à te proposer ! 

    Il m’embrasse sur la joue avant de m’inciter à me lever et de me pousser dans la cuisine. Il prend place sur un tabouret et je le sers, je me prends un petit verre de vin puis m’installe à côté de lui. Alan pose sa main sur ma cuisse et je pose la mienne par-dessus, il me sourit et continue à manger, il finit rapidement, mais je me ressers deux fois.

    Chapitre 31

    - Et ben, tu avais vraiment faim, on dirait ! 

    - Désolée, c’est le stress, je crois.

    - Finit vite, j’ai très envie d’attaquer mon dessert ! 

    Et le dessert, c’est moi ! Je finis mon assiette, je débarrasse puis je me retourne pour attraper mon verre et le finir, mais il est vide. Je ne suis pas folle, je n’ai bu que deux gorgées. Alan regarde le plafond avec un sourire idiot, je rigole et mets le reste au lave-vaisselle. Je le rejoins de l’autre côté et l’embrasse.

    - Tu as un drôle de goût ? Un goût de vin blanc !

    - Ah oui, tu trouves ? C’est bizarre, je ne comprends pas. 

    Il sourit contre ma bouche et se lève, il passe ses mains dans mon dos pour me faire danser près de lui puis il enfouit sa tête contre ma nuque.

    - Comment s’est passée ta journée ? 

    - Longue ! Et toi ? 

    - Très longue ! J’avais hâte de te revoir ma beauté.

    Je trouve ça mignon, je l’embrasse.

    Chapitre 31

    - Alors tu veux manger ton dessert maintenant ou après ?

    - De quoi j’aurais l’air si je me jette dessus maintenant ?

    - L’air d’être toi ! 

    - Petite garce ! 

    Il ponctue sa phrase de chatouilles, je ris très fort, puis il s’arrête pour embrasser ma tempe.

    - Pour la peine, j’ai très envie de regarder un film, et c’est moi qui choisis.

    - Pas de problèmes !

    Alan me lance un sourire de comploteur, je regrette de lui avoir dit qu’il n’y avait aucun problème, j’espère qu’il ne voudra pas regarder un film d’horreur encore. Il s’affale sur le sofa et tapote la place à côté de lui pour que je vienne me caler au creux de son bras. Je ne sais pas si je vais attendre la fin du film, j’ai très envie de lui sauter dessus. Je le rejoins et comme je le redoutais, il choisit un film d’horreur. 

    - Oh non Alan, pas ça !

    - Quoi ? Tu ne vas pas me reprocher le fait d’adorer quand tu te blottis contre moi.

    Chapitre 31

    Il marque un point, même si je n’ai pas besoin de regarder un film d’horreur pour me blottir contre lui. Je passe donc l’heure suivante accrochée à Alan entre deux interruptions pour aller au petit coin. Quand je reviens la seconde fois, il est ultra concentré dans le film, il me fait craquer encore et encore, je décide de prendre les commandes. Je m’assois sur lui, une jambe de part et d’autre de ses hanches.

    - Qu’est-ce que tu fais ? Je ne vois plus le film !

    Je prends ses mains pour les poser sur mes hanches. 

    - C’est moi ou c’est le film ? 

    - On ne peut pas faire les deux ?

    Pour une fois que je peux lui poser un ultimatum en lui proposant de me choisir, aucune chance pour le laisser avoir les deux cette fois. 

    - Non, tu choisis ! 

    - Ben le film alors ! 

    Chapitre 31

    Il est vraiment sérieux en plus, je me sens vraiment vexée. Je commence à me lever, mais il resserre sa prise sur mes hanches pour m’obliger à rester sur lui. Il me sourit, apparemment content de ses conneries, je n’aime pas quand il se joue de moi. 

    - Tu ne vas pas me faire croire que tu m’as pris au sérieux ? 

    - Avec toi, je m’attends à tout, souvent au pire. 

    - Je ne crois pas que ce soit un compliment, mais je vais faire l’impasse dessus pour ce soir.

    Non, c’est sûr, c’était loin d’être un compliment, mais je ne veux pas me fâcher, pas maintenant, pour me faire un peu pardonner, je me jette sur lui comme une lionne affamée. Je l'embrasse si passionnément qu’il va finir par ne plus pouvoir respirer, je me frotte contre lui, ça m'excite encore plus et lui aussi. Je finis par le lâcher et m’arrêter de bouger puis je me lève.

    - Voilà, c’est tout ce à quoi tu auras droit ce soir.

    - Ah oui, on va voir ça petite garce !

    Alan se redresse d’un bond pour m'attraper, mais je pars en courant dans la cuisine, cette fois, il ne me laisse pas d'avance et me rejoint plus vite que je ne le pensais. Il embrasse mon cou et me mord. 

    Chapitre 31

    - J’adore quand tu me traites de petite garce, ça m’excite !

    - Pourquoi crois-tu que je t'appelle comme ça !? Et puis ça te va bien comme surnom « petite garce », ma petite garce !

    - J'ai vraiment envie de toi Alan, prends-moi s'il te plaît.

    - Et moi, j’adore quand tu supplies ! 

    - Alors vas-y !

    - Comme ça ?

    - Oui comme ça, un peu !!

    Il ne se fait pas prier, il ôte mes habits et me soulève pour me poser sur la table de la salle à manger, je lui retire son t-shirt pendant qu’il enlève le bas et il me prend, comme ça, sur ma table. Je n’ai jamais pris autant de risques avec un homme, enfin pas depuis très longtemps, pas depuis cet accident. Mais avec Alan, je ferais n’importe quoi, n’importe où, n’importe comment ! Au final, le « un peu » se transforme en presque jusqu’au bout, il l'a déjà dit, il ne tient pas à me mettre en cloque donc il fait un minimum attention ! Une fois que nous avons fini, nous nous allongeons par terre. 

    - Putain bébé, je te prendrai comme ça chaque fois si je le pouvais, ce serait encore mieux si je n’étais pas obligé de m’arrêter.

    - Oui, je sais, je te promets de régler ce problème quand tu reviendras, enfin si tu voudras toujours de moi… enfin de venir me voir pour nos petits cinq à sept. 

    Chapitre 31

    Je m’enfonce complètement, mais c’est vrai, il faudrait que je règle ce problème pour son retour, je sais qu’il ne fait ça qu'avec moi et j'adore ça, raison de plus pour m’en occuper. Enfin s’il voudra toujours de moi à son retour. On ne sait pas où on en sera dans 3 ou 4 mois.

    - Bien sûr que je voudrais de toi à mon retour, si tu n’es pas casée d’ici là…

    - Non, je ne le serais pas.

    Avec qui voudrais-je me caser à part avec lui ? S’il pense que je pourrai l’oublier et passer à autre chose pendant son absence, et bien, il pense très mal. Je me redresse sur mon coude pour le regarder, il me sourit.

    - Quoi ?

    - Rien, j’ai le droit de te regarder !

    - T’as un peu de bave au coin de la bouche ! 

    Je lui donne une tape sur le torse et je me relève pour enfiler son t-shirt puis je vais boire de l’eau, le temps que je me retourne Alan a déjà remis son jean, il s’avance vers moi à grandes enjambées et me prend dans ses bras, glissant ses mains sur mon ventre et enfouissant sa tête dans mon cou, il murmure à mon oreille.

    - Je tiens à toi ma belle, tu prendras bien soin de toi pendant mon voyage ?

    Chapitre 31

    Je suis plus que surprise par ce qu’il vient de me dire, est-ce que c’est une déclaration ? En tout cas, ça y ressemble presque, ou c’est seulement moi qui comprends ce que je veux. 

    - Je vais essayer de ne pas dépérir… 

    Mais je sais très bien que les prochains mois vont être durs pour moi, surement moins pour lui, il aura toujours sa petite vie de célibataire, de don juan, mais à l’autre bout de la planète, sans soucis, sans moi, je suis sûre qu’il est tendre avec moi parce qu’on s’est beaucoup vu ces derniers temps, mais une fois qu’il sera loin de moi tout changera, comme le dit l’adage « loin des yeux, loin du cœur », j’ai peur d’être encore une fois déçue. 

     


     

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    L’amour, la peur d’être déçue, le stress de la séparation me monte à la tête, je ne me sens pas bien. Je prends un coup de chaud, les larmes me montent aux yeux et je sens que je ne vais pas tarder à rendre ma salade. Je m’arrache aux bras d’Alan pour courir à l’étage et me terrer dans ma salle de bain, je me penche au-dessus des toilettes, je pense au début que ça va passer et finalement, je vomis. Alan toque à la porte.

    - Jessy, ça va ?

    Je voudrais bien lui répondre, mais vu la situation, j’aurais du mal à vomir et parler en même temps. Il ouvre la porte quand même. Il m’aide à me relever et me dirige vers le lavabo. Je me lave les dents, remplaçant le goût désagréable de ma bouche par une fraîcheur mentholée. Je passe un peu d’eau sur mon visage, Alan est adossé à la porte qui donne sur ma chambre. 

    - Tu vas bien ?

    - Oui, désolé, c’est ton départ qui me rend malade…

    Il m’attrape par le bras pour me câliner, est-ce que je devrais lui révéler mes sentiments ? Peut-être que je me sentirais bien mieux après ça. Peut-être que ça le fera fuir, ça m’anéantirait si c’était le cas, je préfère me rendre malade que d’avoir le cœur brisé. 

    - Je… 

    Chapitre 32

    Alan commence une phrase qu’il laisse en suspens. Il quoi ? 

    - Je suis désolé de te causer autant de soucis ma belle. 

    Pourquoi j’attends toujours et encore qu’il me dise qu’il m’aime, ceci n’arrivera jamais, Alan est un électron libre. Je ne lui réponds pas, je me contente de l’embrasser. On a travaillé tous les deux aujourd’hui, je ne sais pas lui, mais moi, je suis vraiment fatiguée. 

    - On devrait aller dormir, je ne sais pas toi, mais moi, je suis mort, c’est un peu décevant comme dernière nuit, je suis désolé.

    - Arrêtes de t’excuser ! Ce n’est pas décevant, j’aime dormir avec toi, puis moi aussi, je suis exténuée. Je vais aller tout éteindre en bas.

    - Non, vas te coucher, je vais m’occuper du reste. 

    Il m’embrasse et me pousse dans la chambre, j’allume les lampes de chevet et me pose sur le lit puis je ferme les yeux quelques secondes. Quand je rouvre les yeux, Alan est enroulé à moi, mon portable indique 3h26, j’ai apparemment fermé les yeux plus que quelques secondes. Il faut que j’aille au petit coin, je tente de me défaire des mains d’Alan sans le réveiller. Quand je reviens, il n’a pas bougé, je m’efforce d’être discrète, une fois que je suis de retour à ma place, il grogne, j’adore quand il fait ça, ça me fait rire.

    - Pourquoi tu ris ? dit-il d’une voix rauque.

    - Oh désolé, je t’ai réveillé, j’ai essayé de faire attention, mais tu grognes dans ton sommeil !

    - Quoi ? Je ne grogne pas, tu dis n’importe quoi ! Je vais te faire grogner moi, tu vas voir !

    Chapitre 32

    Il est encore dans le gaz, il commence par me chatouiller gentiment et il finit par me sauter dessus. Les câlins au milieu de la nuit avec lui, c’est comme être sur un petit nuage, même si je suis essoufflée et que je me rendors presque instantanément. Alan me passe son t-shirt, j’ai plus l’habitude de le voir me déshabiller que m’habiller, il embrasse ma joue et je retourne aux pays des rêves, même si j’ai l’impression d’y être déjà quand je suis à côté de lui. 

    Il est 10h quand je me réveille, éternellement seule dans ce grand lit, je me demande comment il fait pour être toujours debout avant moi ! J’enfile ma petite culotte et me brosse les dents avant de descendre, j’ai à peine ouvert la porte qu’une odeur de pancakes chatouille mes narines, j’entends mon ventre gargouiller. Je passe la tête par l’arche en bas des escaliers, Alan cuisine, il m’aperçoit, je souris et il fait pareil. Je sautille jusqu’à lui, je suis de bonne humeur.

    - Bien dormi bébé ?

    - Très ! Et toi petit ours ?

    - Bien ! Mais tu peux te moquer de moi si tu veux, je m’en fiche ! 

    Il me met une petite tape sur les fesses avant de m’embrasser, mon ventre gargouille de plus belle.

    - J’en connais une qui doit avoir sacrément faim !

    - Et encore t’es en dessous de la vérité ! 

    Chapitre 32

    Je mangerais un éléphant, rien d’étonnant vu que j’ai vomi tout mon repas hier soir et qu’Alan m’a fait transpirer plus que de raison. Je me sers une assiette, il me rejoint avec le plat que je dévore presque à moi seule, Alan me regarde avec de grands yeux et je souris bêtement. Il débarrasse les assiettes pendant que je m’assoie sur l’ilot central, quand il se retourne, il comprend vite mon invitation silencieuse. On finit notre séance torride, affalés sur le canapé, je m’endors dans ses bras. Je suis réveillée quand je le sens me porter jusqu’à l’étage, on s’allonge tous les deux, il me couve du regard, il passe sa main sur ma joue, replace une mèche de cheveux derrière mon oreille. Il a ce nouveau regard, qui me fait me sentir bizarre, mais quand il me regarde comme ça, je sais que je veux passer le reste de ma vie avec lui, si seulement cela pouvait être réciproque, j’espère toujours. Nous ne disons rien, nous ne faisons que nous regarder et nous toucher du bout des doigts. Je finis par m’endormir sous ses caresses. Je suis réveillée par la bouche d’Alan qui se promène sur mon ventre, c’est agréable et doux, je jette un œil à l’horloge, il est presque 16h, je n’ai rien avalé depuis le petit-déjeuner et je commence à avoir un petit creux, mais mon esprit est vite attiré par mon amant qui sait trop bien comment détourner mon attention en glissant sa tête entre mes cuisses. Je le laisse me faire décoller et il me tire de mon petit nuage en me sortant du lit brusquement pour m’emmener dans la salle de bain.

    Chapitre 32

    Il passe son t-shirt par-dessus mes épaules et me le retire, il fait couler l’eau chaude et se défait de son jean. Personne ne parle, les seuls sons qui viennent casser le silence de la pièce sont l’eau qui coule à flot dans la douche et mes gémissements quand il m’embrasse. Il me pousse dans la douche, je prends le jet d’eau en pleine figure et j’adore sentir l’eau chaude couler sur moi, Alan me sert contre lui avant de me prendre contre la paroi vitrée. Le contraste entre le froid de la paroi et le chaud du corps d’Alan est excitant. Ceci est notre dernière fois, il est doux et sauvage à la fois, il est lui, je m’accroche à son cou de ma main libre et je l’embrasse langoureusement, il grogne contre ma bouche.

    - Putain Jessy, jouit…

    Chapitre 32

    Il lâche mon poignet et passe sa main entre nous pour me faire crier une toute dernière fois avant de me relâcher et de finir par se masturber contre moi, il faut peu de temps pour que je sente le liquide chaud couler sur mon ventre. 

    Il m’embrasse, un baiser désespéré, je sens ses lèvres trembler, j’ai à peine le temps d’ouvrir les yeux qu’il s’empresse de me retourner, il me sert fort contre lui. Est-ce qu’il pleure ? Cette idée me sert le cœur, et c’est moi qui me mets à pleurer, inutile que je me cache pour le faire, il a appris à faire avec la Jessy pleurnicheuse. Il ressert son étreinte puis me lâche pour se frotter la figure, il attrape du shampoing pour laver mes cheveux, il masse ma tête de ses grandes mains, j’adore ça. Il me laisse me retourner, je dois avoir les yeux tous rouges, je tente de voir si lui aussi, je ne suis pas sûre de ce que je vois, je le shampooine aussi, même s’il n’y a pas grand-chose à shampooiner ! Il me tend le gel douche, puis je finis rapidement de me laver pour sortir et le laisser seul, la pièce est emplie de buée, je m’avance vers le miroir pour l’essuyer, mon maquillage a coulé, cette vue est vraiment horrible, je me démaquille. Alan sort et enroule une serviette autour de sa taille avant de me rejoindre à l’autre bout de la pièce, il me regarde à travers le miroir et me sourit. 

    - Tu es vraiment très belle, tu le sais ?

    Il dit ça alors que j’ai un œil démaquillé sur deux et que l’autre ressemble vraiment à rien avec ce crayon et ce mascara qui coule. 

    - On ne doit pas regarder la même chose alors ! 

    Chapitre 32

    Il ne dit rien et se contente d’embrasser mon épaule en souriant encore. Il enfile ses habits, récupérant son t-shirt au passage et sort de la pièce. Je me sèche les cheveux, me recoiffe et me remaquille puis je vais dans la chambre remettre mes habits. Quand je suis sur le palier, je sais déjà ce que fait Alan, je descends en vitesse les escaliers.

    - Je me suis dit que tu aurais peut-être faim.

    Je ne lui réponds même pas, mais je lui souris comme une idiote à m’en décrocher la mâchoire !

    - Bon, c’est bien ce qu’il me semblait ! 

    Je dépose un petit baiser sur sa joue avant de me servir un jus d’orange et de m’attabler derrière lui. Profitant du spectacle de l’apollon qui se trouve devant moi, je suis en train de me mordre la lèvre inférieure quand il se retourne pour me regarder.

    - La vue te plait ? me demande-t-il. 

    - Beaucoup ! 

    J’ai déjà entendu ce morceau de conversation il y a quelques semaines, il lève un sourcil, l’esprit joueur. 

    - J’étais en train de me dire que ce serait encore mieux si tu enlevais ton t-shirt ! 

    Il rit, mais ne le retire pas pour autant, il me lance une assiette de ses pancakes, aujourd’hui le menu n’est pas très varié, mais je m’en fiche, c’est lui qui l’a fait et j’ai vraiment très faim ! Il en mange quelques-uns avant de venir me retrouver de l’autre côté de l’îlot et brise le silence.

    - Je vais devoir y aller…

    Chapitre 32

    Je m’arrête de manger, la boule que j’avais au fond de la gorge refait surface.

    - Tu ne veux toujours pas m’accompagner ?

    On en a discuté cette semaine, il voulait que je l’accompagne jusqu’à son départ, j’étais flattée qu’il me le demande, mais j’ai décliné, me retrouver au milieu de sa famille, même si David et Tania seront là, je ne peux pas, déjà, je n’ai jamais rencontré ses parents et puis je ne suis rien pour lui aux yeux de tout le monde, je refuse d’être vue comme la nana naïve qui a pleuré toutes les larmes de son corps à l’aéroport. Puis je savais éperdument que je serais plus que mal en point après son départ, je n’avais pas envie de me donner en spectacle devant une foule de personnes. 

    - Non, je ne peux pas Alan…

    Il ne le prend pas mal, au contraire, il sourit et m’embrasse la joue, il me tend la main pour que je le suive dans l’entrée, chaque pas que je fais vers la porte me fait souffrir un peu plus et je sens les larmes couler silencieusement, abondement sur mon visage. Alan se retourne et il a ce regard triste en me voyant, il m’embrasse.

    - Ne m’oublie pas dit-il contre ma bouche.

    - Toi, ne m’oublie pas. 

    Chapitre 32

    Il m’embrasse encore une fois, comme si c’était la dernière fois, car c’est la dernière fois qu’il peut poser ses lèvres sur moi, nous avons du mal à nous arrêter, mais il finit par lâcher ma bouche. Je l’accompagne à la porte, il met sa veste, m’embrasse une dernière fois doucement et quitte la maison, me quitte, quitte ma vie et quitte le pays, je ferme la porte, j’appuie mon front contre celle-ci avant de me laisser glisser au sol.

    - Je t’aime.

     


     

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    Je suis avachie par terre, j’ai glissé jusqu’à la méridienne, pleurant toutes les larmes de mon corps et lorsque mes larmes ont finis par se tarir je suis restée là, gisante, complètement morte, comme une coquille vide, celui qui faisait de moi celle que j’étais venait tout juste de me quitter, je n’avais déjà plus goût à rien et je devais tenir comme ça au moins 3 mois. J’ai fini par me lever pour aller pleurer dans mon lit.

     La première semaine a été la plus dure. Cette séparation n’est pas comme la dernière fois, quand j’ai décidé de couper les ponts avec lui quelques mois plus tôt je savais qu’il était tout près et que si j’avais changé d’avis, je pouvais me rendre à son appartement même en courant. Là, il est bien trop loin de moi. Heureusement, il avait pensé à moi, j’ai dû aller chercher un colis pendant mon jour de repos, le nom d’Alan trôner sur le bulletin d’envoi, je suis rentrée à la maison aussi vite que possible pour l’ouvrir. J’ai d’abord été surprise, il y avait une carte sur le dessus, je l’ai attrapé pour la lire et là, j’ai éclaté de rire comme une abrutie, il m’avait laissé un mot des plus éloquent « Tout se passera bien, ne t’en fait pas. Voilà de quoi rappeler à ma petite chienne qui est son maître ! » ! Sacré Alan ! Et dans le sac sous la carte se trouvait quelques-uns de ses t-shirts, j’ai immédiatement plongé la tête dedans, ils sentaient bon, ils sentaient Alan. Je lui ai envoyé un message pour le remercier de son colis aussi humoristiquement que sa carte. Puis je me suis effondrée et j’ai pleuré. 

    Chapitre 33

    La seconde semaine a été aussi merdique que la première. J’ai croisé Geoffrey au magasin, j’ai bien essayé de l’esquiver, mais nous avons fini par nous rencontrer. Il voulait savoir si j’allais bien étant donné que je n’avais pas répondu à son dernier appel et si l’on se reverrait un de ces jours. Je lui ai répondu que j’étais en couple et il a eu l’air tout à fait ravie. Même si cela était un énorme mensonge, c’est ce que j’espérais au fond de moi quand Alan reviendrait de son voyage. Tania & David sont venus me tenir compagnie samedi, nous avons soigneusement évité le sujet « Alan » et j’ai dû jouer la comédie toute la soirée, non pas que je n’étais pas contente de les avoir avec moi, ça m’a fait du bien, je ne peux pas dire le contraire, mais ce n’était pas lui… Il m’a envoyé un petit SMS pour me souhaiter une bonne journée Dimanche, bon, il était 17h chez nous, mais c’est l’intention qui compte. J’ai souri à son message, j’ai répondu puis j’ai pleuré.

    La troisième semaine a été la pire. J’ai été malade comme un chien, j’ai vomi mes tripes un peu tous les jours, j’ai eu le teint blafard et une fatigue extrême. J’avais dû choper un virus ou une connerie du genre, sur la fin de semaine ça allait un peu mieux. Malgré mon état, j’ai quand même pris le temps de me trouver un professeur pour des leçons de guitare, j’ai dit que j’avais vraiment envie d’apprendre, c’est ce que je vais faire. La prochaine étape sera de m’occuper de ma contraception, mais pour ça, j’ai encore un peu de temps. J’ai écrit à Alan, j’ai dû veiller jusqu’à 1h du matin pour lui envoyer un message à son réveil pour espérer avoir une réponse rapide, un banal « Tu me manques », il a répondu quelques minutes après « Toi aussi, passes une belle journée », là, c’était plutôt une bonne nuit pour le moment, je me suis endormi le sourire aux lèvres.

    Chapitre 33

    La quatrième semaine a été la plus surprenante. Alyssa, cette petite sœur adoptive que j’aime tant a débarqué chez moi mardi soir ! Elle a essayé de me remonter le moral comme elle pouvait en faisant la folle, en étant tout simplement elle-même ! Jeudi, c’est le jour de mon anniversaire et pour la première fois depuis son départ Alan m’a envoyé un message dans notre fuseau horaire, il était un peu plus de minuit quand je l’ai reçu « Joyeux anniversaire ma belle, désolé de ne pas être là pour ton jour, je me rattraperais, tu me manques. » Il est adorable, je souris devant mon téléphone, je lui réponds rapidement le remerciant de penser à moi et j’engage la suite de la conversation pour savoir ce qu’il ferait pour se rattraper. C’est évidemment dans un but bien précis et il saisit rapidement en m’envoyant un récit plus qu’explicite. Pour une fois, je me suis endormie plus qu’apaisée en imaginant qu’il était à mes côtés.
    Il était 9h quand Alyssa a débarqué dans ma chambre comme une tornade, bruyante et déchainée, me sautant dessus pour me réveiller.

    - Joyeux anniversaire soeurette !!!!

    - Hum ! Merci, laisse-moi dormir.

    - Hors de question, lève-toi !

    En plus d’être le jour de mon anniversaire, c’est aussi mon jour de repos, j’aurais voulu dormir plus longtemps ! Il est bien trop tôt pour commencer à se lamenter.

    - Allez, debout, j’ai décidé de te traîner dans les boutiques aujourd’hui ! 

    - Je préfère dormir.

    - Mon frère n’aimerait pas te voir comme ça !

    Mon cœur se serre en pensant à Alan, je sais qu’elle a raison et pourtant, ça fait 4 semaines que je meurs à petit feu comme cette plante qu’on achète et qu’on oublie dans un coin.

    - Tu as gagné, je me lève ! 

    Satisfaite, elle m’a lancé un large sourire me montrant toutes ses dents. Je me suis levée et je suis descendue prendre un petit-déjeuner pendant qu’elle allait prendre sa douche.

    - Jessica !!

    Chapitre 33

    Alyssa crie mon prénom comme un appel au secours, je me lève d’un bond de mon tabouret et accours à l’étage.

    - Qu’est-ce qu’il se passe ?

    - T’aurais pas des tampons ?! 

    - Ça ne va pas de me faire peur comme ça ! 

    - Désolé, mais dame nature m’a prise au dépourvue ! 

    - Viens, il doit m’en rester quelques-uns dans…

    Je m’arrête un instant et réfléchi. Je ne cherche absolument pas où j’ai rangé mes tampons, car je les range toujours à la même place, la question que je me pose, c’est quand est-ce que j’en ai acheté pour la dernière fois ? Non. Non. Impossible. Je divague complètement ! Alyssa me sort de mes pensées.

    - Allo ! Jessy ? 

    - Oui ? 

    - Tes tampons ! 

    Je lui souris et me dirige vers ma salle de bain pour aller lui chercher ça, il m’en reste vraiment quelques-uns, je les lui ramène. Elle me remercie et retourne se préparer. J’entre dans ma chambre et me colle contre la porte. Je finis par m’orienter vers le miroir au fond de la pièce, je regarde mon reflet, je me mets de profil et pose une main sur mon ventre. N’importe quoi, c’est complètement stupide. Si je n’ai pas mes règles, c’est simplement à cause de tous ces tracas, rien de plus. 

    Je ne prends même pas la peine de prendre une douche, j’enfile un truc vite fait, je ne préviens pas non plus Aly que je pars. Je sors de la maison et me dirige vers la pharmacie la plus proche. En moins de 10 minutes, je suis de retour à la maison, la sœur d’Alan est toujours dans sa salle de bain et j’en profite pour m’éclipser dans la mienne, ni vu, ni connu. Je n’ai malheureusement aucunement besoin de lire la notice, je sais bien comment ça fonctionne. Je pisse sur ce foutu bâtonnet et j’attends là assise sur mes toilettes. Il faut à peine une minute pour que le test s’affiche positif. Non, non, non, ce n’est pas possible, pas encore, pas maintenant, pas comme ça, pas avec lui. 

    Chapitre 33

    Je me mets à pleurer, putain quel cadeau d’anniversaire, quand il m’avait dit que je me souviendrais encore de lui pendant qu’il serait loin, il n’était pas si loin de la vérité. Je comprends vite à quel moment cet intrus s’est logé là, la première fois qu’on se revoyait après notre « dispute », j’étais assez alcoolisée et je ne me souviens pas de grand-chose, mais je sais que c’est la seule fois où il est allé au bout des choses. Putain, mais c’est un vrai cauchemar. Une fois bordel, une fois et ça tombe sur moi. 

    - Jessy, ça va, ouvre-moi !

    Je suis paniquée quand j’entends sa petite sœur de l’autre côté de la porte, je me lève et pose le test dans le gobelet avec les brosses à dents, j’essuie un peu mes yeux et ouvre la porte. Elle se jette sur moi.

    - T’inquiète pas, ça va aller, je suis là, on a déjà traversé 4 semaines, hein, tu vas tenir le coup ?

    Je fonds en larmes dans ses bras, elle pense que je pleure à cause de son absence, alors que pour le moment, je pleure à cause de ce qu’il m’a laissé en cadeau. Un cadeau non-échangeable, ni remboursable et surtout pas désiré. Qu’est-ce que je vais bien pouvoir faire de lui ? Je voudrais pouvoir lâcher ma bombe à Alyssa, mais j’avoue avoir un peu peur qu’elle ne réussisse pas à tenir sa langue, elle est d’un naturel, trop naturel, si vous voulez mon avis, miss gaffeuse. D’un côté, j’ai absolument besoin de révéler cet évènement, je ne peux plus garder les choses pour moi, car bientôt, il faudra m’interner. Je reprends un peu contenance, me calme et la remercie, elle me sourit chaleureusement et sors. Je me prépare pour pouvoir aller me changer les idées même si aujourd’hui, je vais avoir du mal à me concentrer.

    Chapitre 33

    Après manger, Alyssa m’a traîné dans toutes les boutiques possibles, elle a dépensé plus que de raison, et pour une fois, je n’ai pas fait trop de folies, vraiment pas la tête à ça. Malgré que j’aie essayé de le cacher et de paraître normal, Aly a bien remarqué mon humeur. Elle a attendu que nous soyons rentrées pour commencer son interrogatoire.

    - Tu es sûre que ça va ? Tu es bizarre aujourd’hui, plus que d’habitude !

    - Oui, je suis juste… c’est mon anniversaire, j’aurais vraiment voulu qu’il soit là…

    - Bon, mais tu sais que tu peux tout me dire ?

    - Oui, ne t’inquiète pas, ça va aller !

    Je m’éclipse dans la cuisine et Alyssa monte poser nos paquets dans les chambres, je me sers un verre d’eau, je ne peux pas m’empêcher de toucher mon ventre, j’ai encore envie de pleurer, mais je me reprends, Alyssa va vraiment se poser des questions, c’est vrai que je suis plus bizarre aujourd’hui, en même temps, c’est normal vu les circonstances. 

    Mes amis m’ont demandée ce que je voulais faire pour mon anniversaire, franchement, j’avais vraiment envie de ne rien faire, de simplement me morfondre encore un peu plus, mais ça n’aurait pas été au goût de tout le monde. J’ai juste proposé un dîner au restaurant puis de rester à la maison pour terminer la soirée. Banale, mais je n’ai pas envie de plus.

    Alyssa réapparait dans la cuisine, un air gêné ou pensif, elle me prend dans ses bras un instant.

    - On devrait aller s’habiller ! 

    Chapitre 33

    J’acquiesce et la rejoins à l’étage, elle va dans sa chambre et je m’enferme dans la salle de bain, je regarde encore ce test qui vient de bouleverser ma journée, je soupire, j’entre dans ma chambre et je le mets dans ma table de nuit, je n’arrive pas à me résoudre à le jeter. On toque à la porte et ça me fait sortir de mes pensées.

    - Entre !

    - On peut se préparer ensemble ?

    - Oui, bien sûr, viens !

    Alyssa entre avec ses affaires et me sourit, elle s’assoit à côté de moi et pose une main sur ma jambe. Elle compatit à ma peine avec son regard, même si elle pense toujours que je suis dans cet état à cause de l’absence de son frère. Je respire un bon coup et je me lève.

     

     


     

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  •  

    Nous avons fini par nous préparer dans un calme qui ne nous ressemble pas du tout. David et Tania nous ont récupérées en passant et nous sommes allés dîner dans un petit restaurant plutôt chic. L’endroit était décoré avec goût sans être trop prétentieux. Nous avons passé un bon moment ensemble, ils ont tout de même réussi à me faire oublier l’espace d’un moment tous mes tracas de la journée. Puis nous sommes rentrés, finir la soirée au sous-sol de la maison. 

    David est resté à côté de sa voiture alors que nous avancions, Alyssa n’a pas perdu de temps pour mettre la musique et Tania s’est assise au bar. J’ai rejoint ma meilleure amie au moment où sa moitié est entrée dans la pièce avec un énorme lapin coloré en nounous ! Ils m’ont déjà bien gâtée, et j’avoue que le nounours à une toute autre connotation aujourd’hui, je lève un sourcil interrogateur vers mon ami.

    - Ça fait un mois que je dois veiller sur lui, heureusement, pas besoin de l’arroser ! C’est de la part d’Alan, il s’était dit que cela te ferait sourire en attendant son retour et je n’ai pas vraiment voulu savoir la suite ! 

    Chapitre 34

    J’éclate de rire d’abord, car la suite, je la connais, et j’adore ce lapin, j’embrasse David sur la joue et pose mon lapinou près de la porte pour l’emmener avec moi plus tard. Puis je commence à pleurer discrètement, enfin, j’essaie. Je me dirige vers la salle de bain et je m’assois par terre, j’écris à Alan pour le remercier. Je tente de me reprendre pour rejoindre mes amis, ils sont au bar, David a repris son rôle de barman, il me tend une bière. J’ai esquivé l’alcool tout le long du repas et là, je suis paniquée, c’est le problème quand on a pour habitude d’arroser ses soirées, dès que l’on refuse, c’est suspect. 

    - Allez Jess, c’est ton anniversaire, t’as pas bu une goutte ce soir ! 

    - Merci, mais je… je suis…

    - Y’a pas Alan pour la porter jusqu’à son lit, puis il n’aimerait pas qu’elle s’alcoolise même pour son anniversaire ! 

    Alyssa joue la petite sœur peste, mais tente de me sauver la mise !

    - J’en fais mon affaire d’Alan ! Il ne va pas nous faire chier aussi loin soit-il ! lance David.

    David ne cède pas et continu de me tendre la bière, je n’ai pas la force de cracher le morceau et j’attrape la bouteille, je bois une petite gorgée, ça ne va tuer personne. 

    Chapitre 34

    J’ai fini par poser discrètement ma bière à côté du canapé et je suis allé danser avec Alyssa avant de finir la soirée avachie sur le canapé, la fête s’est un peu éternisée, j’étais fatiguée, un peu avant minuit, j’ai décidé d’aller me coucher et tout le monde à suivi le pas, Tania et David sont rentrés et Alyssa est montée avec moi. Elle m’a embrassé la joue rapidement avant d’aller se coucher. J’ai enfilé un pyjama et je me suis écroulée sur mon lit, je me suis réveillée presque une heure après pour aller au petit coin et je n’ai pas réussi à me rendormir, j’ai attrapé le test dans ma table de chevet pour vérifier encore une fois que je ne rêvais pas, mais non. Je l’ai rangé puis je me suis mise à pleurer à chaudes larmes. J’ai senti le matelas bouger sous le poids d’un corps et une petite main fraîche glisser sur moi. C’était Alyssa.

    - Ne pleure pas, je suis là.

    -

    - Je sais ce qu’il t’arrive, j’ai vu le test dans ta salle de bain cet après-midi…

    - Ne le dis à personne s’il te plait.

    - Bien sûr, tout ce que tu voudras. 

    Chapitre 34

    Je me suis endormie blottie contre la petite sœur d’Alan. À 7h30 le réveil a sonné et j’ai dû me lever pour aller travailler, la journée a été longue. Alyssa est rentrée samedi soir, elle m’a promis de garder mon secret et que si j’avais besoin de quoi que ce soit je pouvais compter sur elle. Dimanche, je suis allée chez ma mère, fêter mon anniversaire, j’ai retrouvé mes deux frangines et mon petit neveu qui fait encore un profil dit « baleine » à Anna ! Elle est si épanouit depuis que je l’ai ramené chez notre mère. 

    La cinquième semaine a été la semaine de toutes les questions. Qu’est-ce que je fais ? Est-ce que je dois garder ce bébé ? Est-ce que je dois arrêter ça tout de suite ? Est-ce que je dois le dire à mes amis proches ? Est-ce que je dois garder ça pour moi ? J’ai remué tout ça dans tous les sens pendant toute la semaine. Le silence radio d’Alan m’a vraiment peiné, mais je ne peux pas y faire grand-chose, j’ai peur qu’il se soit trouvé quelqu’un là-bas… J’ai commencé à prendre mes cours de guitare avec Peter, un homme vraiment charmant, des cheveux châtains clairs presque blonds, un visage doté d’une barbe de quelques jours et de beaux yeux noisette. Si je n’étais pas si amoureuse d’Alan, je pourrais en faire mon quatre heure !

    Chapitre 34

    La sixième semaine, j’ai répondu à mes questions. J’ai décidé d’arrêter cette grossesse, que dirait Alan si en revenant, il me retrouvait enceinte et de lui qui plus est… je l’ai assez entendu me dire qu’il n’avait pas envie de me mettre en cloque pour savoir qu’il ne serait pas heureux du tout. Je me suis rendue à l’hôpital, j’ai passé une échographie et voir ce minuscule haricot bouger sur l’écran m’a fait fondre en larmes, les mauvais souvenirs sont remontés et je n’ai pas pu aller au bout… Je viens clairement de briser tout espoir d’avenir avec Alan en choisissant de garder son bébé, il n’acceptera jamais cette situation, mais j’ai déjà dû avorter et cette intervention ne s’est pas déroulée le plus simplement du monde, je pensais que j’avais oublié tout cela après presque 10 ans, mais il s’avérait que non. J’ai continué mes cours de guitare avec Peter, deux fois par semaine, il est terriblement adorable et on s’entend vraiment bien ! 

    La septième semaine a été platonique. Alan a refait surface après deux semaines de silence, s’excusant de ne pas avoir écrit, mais qu’il était vraiment débordé, ce que je peux comprendre, si ce n’est que ça. Même s’il ferait mieux de reprendre ses activités étant donné que je porte en moi un enfant qu’il n’a jamais désiré. J’ai eu une nouvelle échographie et envoyé toute la paperasse nécessaire, plus de retour en arrière possible pour moi. J’ai appelé Alyssa pour lui dire, elle était très contente de devenir tata officiellement, malgré mes efforts pour lui dire de ne pas s’emballer, elle m’a rétorqué que même si Alan était un abruti fini en me laissant tombé se serait quand même son neveu ou sa nièce. J’ai fondu en larmes, les hormones, je crois. Je m’améliore en guitare, Peter dit que j’ai ça dans le sang, je ne peux que le croire, c’est lui le prof, notre relation est passée de prof-élève à amis. 

    La huitième semaine, j’ai largué ma bombe à mes deux meilleurs amis. Je les ai invités à manger un morceau, un soir, en milieu de semaine, avant mon jour de repos. Je leur ai servi l’apéro, je suis restée debout, j’ai soufflé un bon coup et j’ai lâché « je suis enceinte ». Ils sont, tous les deux, restés bouches-bées, m’ont regardé avec de grands yeux, j’ai répété une seconde fois ma phrase, au cas où ils penseraient que je blague. Tania s’est levée, les larmes aux yeux, m’a prise dans ses bras et m’a félicité. David s’est levé à son tour.

    Chapitre 34

    - Je dois te féliciter ou pas ?

    - Oui, je crois que oui, j’ai bien réfléchi, j’aime déjà ce bébé, et même si ce n’est pas réciproque, j’aime aussi son père.

    - Alors félicitations ! Je comprends mieux pourquoi tu ne bois plus depuis quelque temps !

    Il a ri et m’a pris chaleureusement dans ses bras. C’est la première fois que j’avoue à haute voix que j’aime Alan, ça fait du bien.

    - Oui, c’est la cause ! Par contre, je n’ai rien dit à Alan, il n’y a qu’Aly et vous qui êtes au courant, je sais, ce n’est peut-être pas correct pour lui, mais je ne veux pas lui envoyer cette nouvelle alors qu’il est à l’autre bout de la planète.

    - Nous respectons ton choix me réponds Tania.

    Je leur ai expliqué comment tout ça est arrivé, comment je l’ai découvert, une histoire de fous. Nous avons fini la soirée tranquillement avant qu’ils ne repartent. Ils n’ont pas manqué de me répéter plusieurs fois que je pouvais compter sur eux. 

    La neuvième et la dixième semaine ont été plutôt calmes. J’ai bien fini par me faire à l’absence d’Alan, on s’écrit pas mal ces derniers temps, c’est tellement dur de lui cacher le bébé que je porte. Il rentre dans 7 semaines, le plus dur est passé… enfin, où il est à venir… le corps humain est vraiment fascinant, je suis enceinte de seulement 14 semaines et ça se remarque déjà, car même si ce fut pendant un court moment, j’ai déjà porté la vie. J’ai passé du temps chez David et Tania, ils m’ont dit qu’ils allaient bientôt déménager pour se trouver quelque chose qui leur ressemble plus. J’ai annoncé la nouvelle à ma famille, mes sœurs étaient ravies ! Ma mère aussi, mais j’ai dû dire que j’étais avec le papa depuis un peu moins d’un an, mais qu’il était en déplacement pour le moment. Je ne me sentais pas capable de lui raconter la vérité. Elle a trouvé que c’était rapide, mais que si j’étais heureuse, alors elle l’était. 

    La onzième et la douzième semaine ont été mouvementées. Alyssa est venue me rendre visite, elle a halluciné à la vitesse où l’on voyait mon ventre, elle était complètement excitée, mais a fait en sorte de me changer les idées, elle a déjà envie de déménager la chambre où elle dort pour en faire une chambre de bébé, j’ai dû la calmer pour qu’elle garde les pieds sur terre ! Avec Peter, nous sommes devenus très proches, il est même passé à la maison en dehors des leçons de guitare, pour que nous puissions passer du temps ensemble. Il sait aussi me distraire, et la musique adoucie les mœurs, il dit que c’est bon pour le bébé, j’en profite, après je serais incapable de tenir une guitare avec ce petit monstre qui va prendre de plus en plus de place.

    Chapitre 34

    La treizième et la quatorzième semaine ont été éreintantes. Je me suis retrouvée extrêmement fatiguée ces deux semaines-là, j’ai eu le droit à du repos forcé, Tania est passée souvent à la maison pour me donner un coup de main, même Peter est passé le soir pour me faire à manger, je suis vraiment heureuse de l’avoir dans ma vie. De tous les avoir dans ma vie. J’ai quand même pu continuer mes cours, c’est la seule chose qui m’a aidé à ne pas péter les plombs. 

    La quinzième et la seizième semaine ont été les plus émouvantes. La première semaine, je suis enfin devenue tata, quelle n’a pas été notre surprise en découvrant que notre petit épi de maïs était en fait une petite graine de maïs, elle l’a appelé Rachelle ! Heureusement, ma sœur avait décidé de faire sa chambre dans des couleurs mixtes, pour ce qui est du dressing, elle devra penser à acheter quelques robes ! La seconde semaine, j’ai passé mon échographie du second trimestre, on a vu le bébé sous tous les angles, j’étais émerveillée, Alyssa m'a accompagnée, elle a pleuré, du coup, j’ai pleuré. J’ai décidé de ne pas savoir le sexe, après le coup avec ma sœur, je me suis dit qu’avoir la surprise pouvait être amusant.

    Chapitre 34

    La dix-septième semaine a été la plus stressante. Alan rentre vendredi, pour pouvoir, le retrouver et pouvoir mourir en paix le reste du week-end, j’ai posé mon vendredi et mon samedi. Il m’a dit que j’étais la seule à savoir qu’il rentrait ce jour, il n’avait pas envie que toute sa famille lui mette le grappin dessus dès son arrivée, il m’a dit l’heure à laquelle il arrivait et qu’on se verrait après. J’ai ruminé toute la semaine pour savoir comment j’allais lui dire, non pas que j’étais enceinte, ça se voit bien assez comme ça, mais surtout que c’était lui le père, lui expliquer pourquoi j’ai décidé de garder cet enfant et enfin lui avouer que je l’aime, après tout ce temps. J’ai été plus que déterminée, Peter m’a soutenue toute la semaine, c’est vraiment un amour. Le jour J, j’ai décidé à la dernière minute de faire une surprise à Alan en allant l’attendre devant chez lui, j’avais vraiment besoin de le surprendre, peut-être l’embrasser avant qu’il ne se rende réellement compte de mon état. J’ai enfilé une robe noire pour cacher, tant bien que mal, les formes de ma grossesse puis je suis partie en direction de mon ancien bâtiment. Je suis en avance d’une trentaine de minutes sur l’heure qu’il m’a donnée, ni trop, ni pas assez. 

    Je suis contente de le retrouver, mais angoissée à la fois, je suis presque prête à faire demi-tour à mi-chemin, mais je me reprends et continue ma route. J’arrive enfin devant l’immeuble et lorsque je m’approche de la porte elle en sort, elle, ici, maintenant. Est-ce que c’est une blague ?

     


     

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  •  Je suis déjà vraiment très stressée, mais je me fige quand en arrivant devant l’immeuble d’Alan, j’en vois sortir Stéphanie, il ne devrait pas être encore là alors qu’est-ce qu’elle fait ici ? Elle me voit et me sourit comme la connasse qu’elle est.

    - Tient, toi ici ! Tu arrives après la bataille, chérie, des mois d’absence, Alan était si heureux de me faire transpirer, on aurait pu s’amuser tous les trois, mais quand je te regarde, je comprends, difficile d’avoir envie de baiser une nana en cloque !!

    Je reste complètement muette, complètement détruite, il n’est même pas revenu depuis un jour, il m’a déjà menti et s’est envoyé en l’air avec cette salope. Elle rit puis continue son chemin pendant que je reste immobile. 

    Je suis vraiment la première des connes, comment j’ai pu être aussi stupide, penser un seul instant qu’il finirait par être à moi, depuis tout ce temps, il se moque bien de moi, des sentiments que j’ai pour lui. Les larmes coulent, je décide de rentrer chez moi, qu’il aille se faire foutre, j’en ai plus qu’assez de subir ses conneries.

    Chapitre 35

    Quand j’arrive à la maison, Peter m’attend sur le porche. Je le rejoins en quelques pas.

    - Salut Peter ! 

    - Hey ma belle, ça ne va pas ? Je voulais passer te voir avant que tu ne retrouves ton Alan !

    J’ouvre la porte et je souris nerveusement, Peter me suit à l’intérieur.

    - Mon Alan est un connard fini, il est arrivé plus tôt pour s’envoyer en l’air avec sa pute.

    - Mon dieu, mais tu es sûre ?

    - Elle était là, elle me l’a dit, je n'y crois toujours pas.

    Je continue à pleurer.

    - Ne t’en fais pas, ça va aller, je suis là.

    - Merci Peter. J’ai besoin d’aller me rafraîchir. 

    Je monte les escaliers, je suis à mi-parcours quand on sonne à la porte, je n’ai envie de voir personne.

    - Je te laisse ouvrir Peter !

    Chapitre 35

    Je m’enferme dans ma salle de bain, encore sous le choc. Il n’y a que moi pour tomber amoureuse d’un connard, ma vie est un véritable cauchemar, tout part à volo, je pose ma main sur mon ventre, je sens le bébé bouger, c’est comme s’il était en train de me dire « je suis là moi », oui, c’est bien la seule chose positive aujourd’hui, même si son père est un véritable crétin, j’aime mon petit haricot plus que tout. Je passe de l’eau sur mon visage avant de redescendre retrouver mon ami.

    - C’était qui ?

    - Je ne sais pas, un mec qui s’est trompé de maison apparemment !

    - Ah !

    Et si c’était Alan ? Non, il n’aurait pas dit ça, il sait très bien où j’habite, en fait, qu’est-ce que ça peut me faire de toute façon, il serait venu faire quoi ici après avoir vu son petit toutou ? Je n’ai plus envie de faire partie de son harem, j’ai besoin d’être posée. De toute façon, je ne veux plus le voir. Peter m’a tenu compagnie toute la soirée. J’ai bien fait de prendre mon week-end, je vais vraiment avoir besoin de tout ce temps pour me calmer.

    Dimanche matin, je suis réveillée par la sonnerie de mes textos, je me maudis de ne pas avoir mis ce fichu portable en silencieux, j’ouvre un œil sur les deux et je vois Alyssa en expéditeur, son message me met déjà dans l’ambiance « Alors qu’est-ce qu’il se passe, tu as revu mon frère, j’ose rien lui demander, il tire une tronche bizarre depuis qu’il est rentré », et ben vieux, il peut la tirer sa tronche bizarre, je lui réponds que ça ne s’est pas passé comme prévu et que je pense que c’est fini. Elle ne répond pas. Pendant la semaine David et Tania m’ont demandée si j’avais revu Alan, ils vivent ensemble, ils auraient pu se concerter avant de me poser la question à un jour d’intervalle.

    Chapitre 35

    Une semaine qu’il est rentré, il est enfin si près de moi et tout ça pour quoi ? Pour rien au final, pour me briser encore le cœur. Je vais avoir du mal à l’oublier, surtout que chaque fois que je regarderais cet enfant, je verrais obligatoirement son père. Maintenant, ça ne sert plus à rien de lui dire de toute façon, il ne veut pas d’enfants, il ne veut pas de moi. Peter continu à me donner des cours, il est là depuis des mois à mes côtés, j’aime sa présence, il est si… calme !

    Ce dimanche matin, ce n’est pas la sonnerie du portable qui me tire du lit, mais la sonnette de la maison, sérieusement un dimanche matin, à 8h en plus, mais que les gens aillent au diable, bordel. Je descends à moitié réveillée, ou à moitié endormie, ça dépend comment on voit les choses. J’ouvre ma porte doucement et de mauvaise humeur.

    - Alan ? Qu’est-ce que tu fais ici ?

    Mon cœur fait un bon hors de mon corps, je suis complètement réveillée en moins d’une minute. J’ai peur. Le bas de mon corps est dissimulé par la porte, il ne voit pas le petit habitant qui se cache sous mon nombril.

    - Il faut qu’on discute, tu me laisses entrer ?

    - Non, va-t’en s’il te plait.

    Je n’ai pas du tout envie de parler avec lui, ni aujourd’hui, ni un autre jour, il va encore me baratiner de toute façon. Je commence à fermer la porte, mais il appuie avec force contre cette dernière et passe un pied de façon à la bloquer.

    - S’il te plait Jess.

    Je suis encore plus stupide que ce que je pensais, je relâche la porte, il le sent et la pousse, il entre, il est toujours de dos et il commence à parler.

    Chapitre 35

    - Il faut apparemment qu’on parle, même si je sais déjà ce que tu vas me dire, tu sais qu’il était plus simple que tu me le dises dès que tu as commencé à sortir avec ce connard au lieu de me laisser espérer que je te retrouverais à mon retour…

    - Non mais pardon ?

    Il se retourne, il me regarde dans les yeux, il regarde mes seins, il regarde mon ventre, il me regarde dans les yeux à nouveau, il est en colère et extrêmement surpris. C’est la meilleure, je commence à hurler.

    - Non mais c’est toi le connard, de quoi tu parles, je ne comprends rien ?

    - Le type, celui qui m’a ouvert vendredi. Et t’as pas perdu ton temps en tout cas, vu ce que je vois.

    - Peter ? 

    Je commence à rigoler, il est encore plus furieux ! Je fais l’impasse sur sa remarque concernant ma grossesse.

    - Non mais Peter n’est pas mon petit ami.

    - Ah non, et ça c’est quoi ?

    Il pointe mon ventre du doigt. Je choisis toujours d’ignorer sa remarque.

    - Peter est gay pauvre con ! C’est juste un ami. 

    - Un ami, bien sûr, t’es pas la vierge Marie, de toute façon t’as quand même réussi à te faire mettre en cloque par un autre connard. 

    Pour une fois qu’il dit quelque chose de vrai, je hurle un peu plus.

    Chapitre 35

    - C’est bien beau de me faire la leçon alors que tu t’es tapé l’autre pute de Stéphanie vendredi en rentrant, tu m’as bien prise pour une conne en tout cas.

    - Quoi ?

    - Fais l’innocent en plus de ça.

    Il se paye ma tête, avec son regard faussement surpris, ça ne me plaît pas du tout. Je suis encore plus furieuse.

    - Je n’ai pas couché avec elle depuis bien longtemps, avant même que je parte, elle te l’a dit elle-même, je ne l’avais pas vu depuis un moment et je ne l’ai pas revu après.

    - Alors pourquoi je l’ai vu sortir de chez-toi vendredi, j’ai voulu venir en avance pour te faire la surprise, mais apparemment, tu m’as menti sur l’heure de ton arrivée, elle m’a craché à la gueule en disant que tu étais « tellement heureux de la faire transpirer », car qui aurait envie de baiser une nana en cloque.

    - Mais elle débloque complètement cette gonzesse, oui, je t’ai menti, je suis rentré bien avant, il fallait que je la voie, je voulais mettre fin une bonne fois pour toutes à ce plan merdique, on a juste discuté, je lui ai dit que je ne voulais pas continuer avec elle et c’est tout.

    Il vient de me clouer le bec, je vois qu’il est sincère, mais il ne veut pas continuer avec elle, alors quoi ? Il espérerait que je sois sa nouvelle petite chienne, prête à courir quand il me jettera un os ?

    - Par contre pour quelqu’un qui était censé m’aimer, tu es vite passé à autre chose, je ne m’attendais pas à ça de ta part, même si j’en avais un peu peur…

    - Pardon ? 

    Qu’est-ce qu’il vient de dire ? Quelqu’un qui est censé l’aimer ? À quel moment, il a entendu ça ?

    Chapitre 35

    - C’est ce que tu m’as dit, deux fois…

    - Je n’ai jamais rien dit de tel…

    Non, je n’ai jamais dit à haute voix que je l’aimais, pas à lui en tout cas.

    - Ce n’était pas vrai alors ?

    - Quand ? Quand j’ai dit ça ?

    - Quand on s’est retrouvé la première fois après que tu sois partie, tu l’as crié quand tu as joui, bon, tu avais bu, je n’aurais peut-être pas dû prendre ça au sérieux, mais tu sais le choc que ça m’a fait de t’entendre crier à mon oreille « Putain Alan, je t’aime tellement » ? 

    Je rougis, apparemment ça a été la soirée de tous les évènements. Je ne me souviens absolument pas avoir crié ça, c’est que j’avais vraiment bu, je me jure de ne plus jamais autant boire.

    Chapitre 35

    - Puis tu l’as dit le soir du nouvel an, et tu n’avais pas bu une seule goutte d’alcool, tu étais à moitié endormie, je t’ai demandé si tu dormais et tu ne m’as pas répondu, je t’ai dit que je t’aimais et tu m’as répondu « je t’aime aussi ».

    Je ne me souviens absolument pas avoir dit ceci, vraiment ça craint, ça veut dire que ça fait des mois qu’il sait, il n’a rien dit… Attends une minute, il vient de dire quoi là ? Je sens mon sang battre dans mes oreilles, j’ai chaud et je sens mes jambes qui tremblent, je commence à me sentir pas très bien du tout. J’entends Alan parler, mais je n’entends pas ce qu’il dit, j’ai besoin d’un moment pour me remettre.

     

     


     

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