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    Il est tout près de moi, je sens son souffle chaud contre ma bouche. J’ai envie de me laisser aller comme à l’époque, juste lui et moi comme Bonnie & Clyde, et c’est une très vilaine idée. Je reprends le contrôle des choses, je veux en finir avec lui, et en finir avec elle. Je mets ma main sur son torse pour le repousser et tourne la tête. 

    - C’est vraiment une très mauvaise idée que de remettre ça, tu regrettes peut-être Damien, mais moi, j’ai envie de passer à autre chose, je ne veux plus cette vie-là. 

    - Tu sais que je n’abandonnerais jamais ? répond-il sous le ton du défi.

    - Arrête ! Trouve-toi une gentille fille et laisse-moi vivre ma vie. 

    - Je te veux-toi ! 

    - Non ce que tu veux, c’est revivre notre jeunesse, mais c’est fini tout ça, on a plus 15 ans. Grandis un peu dis-je fermement.

    Il reste muet, se recule, me regarde, c’est comme si des milliers de choses lui passait par la tête. Il soupire et finit par parler.

    On se reverra surement mon petit cœur.  

    Chapitre 10

    Puis il me tourne le dos et file, comme si rien ne s’était passé. Fière de lui avoir tenue tête, je revêts mon masque proud face ! Voilà une bonne chose de faîtes, et contrairement à lui, j’espère ne jamais le revoir. Je rentre. J’ai à peine ouvert la porte de l’appartement que Tania me saute dessus !

    - Mais où étais-tu passé ? Je me faisais du souci.

    - Désolé, j’ai rencontré une ancienne connaissance en route, on a papoté un peu !

    Je suis prête à lui raconter tous les détails, aussi coquins soient-ils, d’une nuit en compagnie d’un charmant jeune homme, mais je ne me risquerais pas à lui dire que j’ai rencontré Damien, inutile de l’inquiéter pour rien. Tania me materne bien trop souvent, mais je l’adore, c’est difficile de lui en vouloir. Après tout ça, j’ai enfin pu m’enfermer dans le bureau et me pencher sur la toile que j’ai attaquée il y a quelques jours déjà. Je suis restée là sur mon oeuvre au moins 2h, Tania sait que lorsque je peins, il est inutile de venir me chercher, je m’arrête quand je le décide. Je sors de ma tanière uniquement pour me trouver un truc à manger puis je retourne peindre jusqu’à en être fatiguée.

    Chapitre 10

     

    Cinq jours plus tard…

    Nous sommes déjà vendredi, la semaine est passée à une vitesse folle, encore une semaine de vacances en moins, je commence déjà à déprimer ! Je suis sortie avec David une après-midi, on a bien rigolé et j’ai dû voir Alan deux fois, et c’était des petits moments rapides. Autant dire que rien n’a plus avancé depuis la semaine dernière. Alan n’a toujours rien dit à David et je déteste jouer à ce petit jeu de cache-cache. Tania a commencé un régime pour perdre les quelques kilos qui la frustrent depuis des années et moi, j’ai glandé toute la semaine, c’est fait pour ça les vacances après tout ! 

    Chapitre 10

    Je suis affalé sur le canapé, mon portable est sur la table basse et il se met à vibrer, deux fois, je regarde et j’ai deux messages, le premier d’Alan qui me demande si on se voit ce soir et le second de David qui me demande si je fais quelque chose ce soir ! Décidément synchro les garçons ! Je réponds à Alan que David veut qu’on se voie ce soir, il met un peu de temps à répondre et fini par me renvoyer « il faut qu’on parle ». Génial, on sait tous ce que signifient ces petits mots ! Je lui dis « ok à ce soir » puis je décide de sortir et d’aller me baigner dans un bassin naturel tout près d’ici. L’endroit n’est pas très fréquenté, c’est un peu mon paradis secret ! 

    Chapitre 10

    Me bronzer et me baigner m’a fait vraiment du bien, je suis détendue pour retrouver Alan. Tania m’a laissé un petit mot pour dire qu’elle retrouvé d’anciennes copines, une soirée de dernière minute semble-t-il. J’envoie un message à Alan, lui dire qu’il vient quand il veut. En attendant sa venue, je me décongèle une pizza ! Une vingtaine de minutes plus tard, on frappe à la porte, c’est lui et j’angoisse déjà, je lui ouvre, il me dit « salut » timidement. Je m’approche de lui et l’embrasse tendrement, il ne me rend pas mon baiser. C’est bien ce que je craignais. 

    - Entre, dis-je doucement.

    Il est là, devant moi, tendu comme un string, avec une moue des petits jours. Je décide d’abréger ses souffrances.

    - Tu es venu me dire que c’est fini n’est-ce pas ?

    - C’est compliqué, tu sais…

    - C’est à cause de moi ? Tu as été déçu ?

    - Non ! Arrêtes, tu es parfaite, adorable, je t’apprécie énormément…

    - Mais ?

    - Mais David est mon meilleur ami, comme un frère, il parle de toi souvent, je tiens à toi, mais je ne crois pas que ce soit au point de lui briser le cœur.

    Chapitre 10

    Je m’y attendais, j’ai eu toute la journée pour m’y faire et bien, j’ai quand même les larmes qui me montent aux yeux... c’est bête surtout que je ne l’aime pas, enfin pas comme on devrait aimer l’homme qui partage notre vie. Je l’aime bien, il m’attire beaucoup, entre nous ça ne doit être que physique.

    - Je suis vraiment désolé finit-il par me dire en me prenant dans ses bras.

    Il sent extrêmement bon, un mélange de parfum et de son odeur naturelle, une odeur d’homme, ça semble bizarre, mais ça m’attire réellement dans un dernier moment de pure folie, je relève la tête et l’embrasse. Une fois, un baiser doux, simple, comme une caresse. Puis je l'embrasse une seconde fois, de manière plus prenante, plus passionnée, il se laisse faire, entrouvre la bouche et me rend mon baiser, c’est notre façon de nous faire nos adieux. Sauf que la séance de bisous s’éternise légèrement et devient plus chaude que prévue. Nos mains deviennent baladeuses, notre baiser plus langoureux, notre raison inexistante. Il passe ses mains sous mon top puis me soulève, il y a comme un air de déjà-vu. Je m’accroche à ses hanches avec mes jambes et il me porte directement dans la chambre, il me plaque contre le mur, mes pieds touchent à nouveau le sol et il en profite pour me débarrasser de mon t-shirt alors que je fais de même.

    Chapitre 10

     

    Chapitre 10

    Il m’attrape par les hanches et les colles contre lui pendant qu’il pose sa bouche contre mon cou. Je suis déjà essoufflée, il se retourne en continuant de m’embrasser pendant qu’il me fait reculer jusqu’au lit. Je trébuche et me retrouve assise, il se met à genoux devant moi puis me débarrasse de mon pantalon, il remonte ses mains le long de mes jambes tout en plongeant son regard brûlant dans le mien. Il attrape les bords de ma petite culotte, il marque un temps d’arrêt, je vois dans ses yeux une question silencieuse, je lui réponds tout aussi silencieusement en levant mes hanches pour qu’il puisse la faire glisser. Il met ses mains sur mes cuisses et pose sa bouche là où je le désire. Je gémis de plaisir pendant qu’il fait tourner sa langue, puis il la laisse parcourir le haut de mon corps. J’attrape sa ceinture et lui enlève son jean, je passe ma main sous son boxer et je m’apprête à lui rendre la pareille. Il empoigne ma tête fermement et suit le long mouvement de ma bouche sur lui puis il finit par me remonter et me repousser sur le lit. J’ai un moment d’hésitation en me penchant vers ma table de nuit, je peux arrêter ça maintenant ou bien je peux continuer quitte à me détester après, je tends finalement le bras et attrape un préservatif, être inconsciente en continuant est une chose mais je ne désire pas me retrouver avec un polichinelle dans le tiroir. Je le lui mets et en une fraction de seconde, il se retrouve à glisser entre mes cuisses en de lents mouvements tout en continuant à m’embrasser. Il me retourne et ses va-et-vient se font de plus en plus rapides, il s’accroche si fort à mes hanches qu’il va laisser l’empreinte de ses doigts dans ma chair et j’adore cette idée. Dans un dernier balancement, nous atteignons le septième ciel.

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    Après cette séance plus que torride, nous reprenons notre souffle, ma tête posée contre son torse et sa main dans mon dos à faire de lentes allées et venue du bout de ses doigts. J’apprécie ce dernier moment passé en sa compagnie, je n’ose même pas parler, je ne veux pas dire quelque chose de bête, gâcher ce moment. J’ai très envie de l’embrasser, mais je ne pense pas que ce soit encore une bonne idée. Et comme s’il lisait dans mes pensées, il attrape mon menton pour m’embrasser et j’aime davantage ce moment. Un parfait moment basé sur une parfaite connerie ! 

    - C’était… inattendu finit-il par dire en brisant le silence de la pièce.

    - Oui…

    - Inattendu et parfait à la fois ! 

    Alan me sourit et je ne peux m’empêcher de faire pareil puis je reprends ma pose initiale, ma tête posée contre son torse. Et j’attends. J’attends le moment où il se lèvera, le moment où il décidera de sortir de l’appartement, de sortir de la petite place que je lui avais faîtes dans mon cœur, de sortir de ma vie.

    Chapitre 10

    Il me semble que nous sommes enlacés là depuis des siècles alors que ça doit faire tout au plus une heure. Il se relève doucement, m’obligeant à le laisser partir, il marche jusqu’à la salle de bain et j’en profite pour enfiler quelque chose sur moi. Alan finit par réapparaître derrière moi et m’enlace tout en déposant quelques baisers dans mon cou. J’avoue ne plus savoir sur quel pied danser, veut-il toujours que nous arrêtions là notre semblant de relation ou espère-t-il continuer après ce qu’il vient de se produire ? Je m’apprête à ouvrir la bouche pour éclaircir tout ça, mais il me devance.

    - J’ai vraiment envie de profiter de ses derniers moments avec toi, ce qui vient de se passer était réellement au-dessus de tout ce que j’espérais, et je ne veux pas passer pour un connard, mais nous ne pouvons toujours pas continuer, et pourtant, je n’arrive pas à me défaire de toi…

    Voilà qui répond donc à mes questions, et je ne sais pas si je préfère qu’il soit toujours du même avis, mais j'apprécie qu’il soit honnête. Je me retourne pour l’embrasser encore une fois.

    - Je sais… moi aussi, mais il le faudra pourtant.

    Chapitre 10

    Je reste encore un peu dans ses bras, puis il finit par me faire un petit bisou sur la joue et à quitter la pièce, il s’arrête et me lance, toujours le dos tourné, « si tu as besoin de quelque chose n’hésite pas » et je lui souffle un simple « merci » qui peine à sortir de ma bouche. J’attends d’entendre la porte d’entrée se claquer et je m’écroule au sol, non pas pour pleurer, mais parce que je me demande qu’est-ce qui est arrivé à la fille que j’étais devenue, celle qui est partie en un claquement de doigts.


    J’ai dû rester sur le sol de ma chambre pendant une heure ou deux, presque dans le noir, éclairée par une simple bougie, jusqu’à percevoir le bruit de la porte d’entrée suivi d’un « chuuuut » un peu trop long et d’un gloussement de pintade, j’en conclue donc que ma coloc est un brin éméchée, en tout cas suffisamment pour ramener un homme à la maison ! Cette idée me fait décrocher un sourire, car même si elle est du genre saint-nitouche, Tania sait aussi parfois s’amuser et attraper un coup d’un soir dans ses filets, c’est très rare mais ça arrive !

    Chapitre 10

    Elle doit certainement penser que je dors à poings fermés, hors, il n’en est rien ! Ajouté à ça le fait qu’elle ait trop bue pour arriver à régler son niveau sonore, je l’entends gémir à travers les cloisons ! C’est assez gênant comme situation !! Je me change en vitesse et sors discrètement de ma chambre et de l’appartement. Seulement, je ne sais pas quoi faire maintenant que je me retrouve à la porte de chez-moi, surtout à cette heure tardive, je pourrais sortir, mais je n’ai pas le cœur à la fête, je m’assieds désespérément sur les marches. Téléphone en main, je vois le temps s’écouler, ça fait quarante-cinq minutes que j’erre dans le hall d’entrée, je n’ose pas rentrer, si un seul round ne leur suffisait pas ! La porte du petit sas s’ouvre et je découvre David titubant et peinant à rejoindre les escaliers ! Il finit par me voir quand même et je ris de sa situation.

    - Hey, mais c’est Jessica ! Qu’est-ce que tu fais là toute seule ?

    - Coucou ! Mon amie fait un peu trop de bruit !!

    Chapitre 10

    Il ne semble pas percuter le sous-entendu de ma phrase aux premiers abords, son visage passe par plusieurs expressions avant de finir par éclater de rire.

    - Ce n’est pas très gentil de te moquer !

    - Je ne me moque pas, je suis sujet au fou rire facile, je crois que j’ai trop abusé de la boisson ! Allez viens avec moi, tu ne vas pas rester toute la nuit dans cet escalier glacé.

    J’hésite un instant, puis je me dis que ça ne peut pas être pire que de rester là indéfiniment, alors j’attrape sa main pour le suivre à l’étage.

     


     

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    Arrivé sur le pallier, ce pauvre David peine à trouver le trou de la serrure, je lui arrache presque les clefs des mains. Je le pousse à l’intérieur, mon ventre se serre à l’idée de voir Alan, même si vu l’heure, il doit dormir ou être de sortie, rien que d’y penser mon ventre se serre encore plus, je ne comprends pas pourquoi, qu’est-ce que ça peut faire après tout, nous ne sommes pas un couple. L’avons-nous seulement été un moment ? Un juron me fait sortir de mes pensées.

    - Putain !

    - Mais qu’est-ce que tu fais, viens t’asseoir ! Je vais te servir un verre d’eau !

    - Oui maman ! 

    Voir David bourré me rend mon sourire ! Surtout qu’il a l’alcool guilleret ! Je m’efforce à parler tout bas, alors que ce n’est pas du tout son cas ! Je lui sers son verre d’eau qu’il boit d’une traite.

    - J’ai la tête qui tourne !

    - Eh bien oui, c’est ce qu’il se passe quand on boit trop !

    - Tu es très jolie ce soir !

    - C’est l’alcool qui parle !

    - Je suis fatigué ! 

    - Seigneur, allez viens, je te ramène à ton lit !

    Chapitre 11

    Je l’attrape et le soutiens du mieux que je peux, c’est qu’il n’est pas léger le bonhomme. Il marmonne des trucs parfois incompréhensibles et je lui répète au moins dix fois « chut » mais c’est peine perdue ! Je le jette finalement sur son lit et lui retire ses chaussures.

    - Tu ne veux pas me retirer le reste ?

    - Je n’oserais pas abuser d’un homme ivre !

    - Dommage !

    Nous rigolons et il m’attrape la main pour y déposer un baiser et murmure « merci, fais comme chez-toi » avant de s’endormir presque instantanément, décidément, il devait être vraiment chargé ! Je balaye la pièce du regard, elle est presque identique à ma chambre, le bordel en moins ! Je sors et ferme la porte doucement quand en levant les yeux, je me retrouve face à un bloc de muscles, torse nu vêtu d’un simple pantalon de survêt à carreaux qui repose merveilleusement sur ses hanches. Cette simple vue me fait papillonner le bas-ventre. Un cri de surprise s’échappe de ma bouche.

    - Putain, mais c’est quoi ce bordel ? Qu’est-ce que tu fous là ? Me chuchote Alan.

    - Je… Désolé, je me suis retrouvée à la porte de la maison, j’ai croisé David éméché dans l’escalier, il m’a proposé de monter.

    - Ben… fais comme chez-toi ! 

    Chapitre 11

    Puis il fait demi-tour et retourne se coucher, ce n’est pas le genre d’accueil que j’attendais de sa part, voilà de quoi refroidir n’importe qui ! Je savais bien que ça allait être gênant, mais là, je me sens carrément mal. C’est malheureusement ce qui se passe quand on couche avec le voisin, d’un côté, je ne vois pas pourquoi il aurait agi autrement, c’est lui qui a dit que nous ne pouvions pas continuer, même si je peux comprendre sa raison.

    Je me sers un verre d’eau puis m’affale dans le canapé pour regarder la télé, mais à cette heure, il n’y a rien du tout, des clips musicaux datant de mon adolescence ou des programmes politiques, j’opte pour des dessins animés ! Juste pour m’endormir, ça ira très bien. Je suis tellement fatiguée qu’il ne me faudra pas longtemps pour sombrer.

    Entre deux mondes, je suis prête à m’abandonner aux bras de Morphée quand une ombre se dresse devant moi éteignant la télé et me soulevant du canapé.

    Chapitre 11

    Je reconnais son odeur, odeur que je hume à pleins poumons. Alan murmure à mon oreille « désolé de mettre conduit comme un couillon », je suppose qu’il parle du chaleureux accueil auquel j’ai eu le droit. Puis il continu en me disant « ça fait vingt minutes que je me retourne dans mon lit, je voulais t’apporter une couverture, mais je me suis dit que tu préférerais peut-être partager la mienne », ou c’est lui qui voulait partager son lit avec moi plutôt ? Il finit par me poser à terre.

    - Merci ! 

    Je ne sais pas quoi dire de plus, cette situation est de plus en plus bizarre. Il fait le tour du lit pour s’y allonger. Il est sur le dos, un bras sous la tête, l’autre sur le torse, il est parfait, parfaitement sexy.

    - Comment ça se fait que tu te retrouves ici ? m’interroge-t-il.

    - Tania était de sortie, elle a ramené quelqu’un et l’entendre à travers les cloisons n’est pas vraiment mon kiff ! 

    - Je comprends dit-il en rigolant, je ne la voyais pas du tout comme ça ta coloc ! 

    - Elle sait aussi s’amuser, je ne le lui reproche pas. Puis j’ai fini par rencontrer David après 45 minutes à trainer dans le hall !

    - Pourquoi tu ne m'as pas écrit ?

    - Je ne sais pas, ça aurait été un peu bizarre.

    - Tu comptes t'allonger où il faut que je vienne te chercher ? Lance-t-il sans faire attention à ma dernière phrase.

    - Ça ne risque pas d’être dur à expliquer à David ?

    - Vu comme il ronfle, il en a pour un moment à décuver ! 

    Je ne lui réponds pas. J’enlève mes vêtements, me contentant de garder mes sous-vêtements, et je m'assois sur le bord du lit, le regardant du coin de l’œil.

    Chapitre 11

    Je me retourne finalement pour m’allonger sur le côté, presque aussi loin que possible de lui, fixant le mur en face de moi, priant pour m’endormir rapidement, mais mon cœur bat tellement fort dû à l’adrénaline d’être si près de lui, que je peine à fermer les yeux. 
    Je sens sa main glisser doucement sur mon ventre pour m’attirer à lui. Je crois que je vais exploser. Je ferme les yeux pour essayer de me calmer, mais il doit certainement sentir les battements intenses sous sa main. Il m’attire encore plus près de lui en passant sa seconde main sous ma nuque et enfouit sa tête dans mes cheveux, je sens sa respiration chaude chatouiller mes oreilles. Toute fille normalement constituée se séparerait de ses bras sur le champ, en fait non, toute fille normalement constituée serait restée sur le canapé et surtout n’aurait pas couché avec un mec qui venait de la larguer. Non mais qu’est-ce qui ne tourne pas rond chez moi ? Et pour me prouver que je suis vraiment atteinte, je pose ma main sur la sienne et la presse. C’est surement le feu vert qu’il attendait pour promener sa bouche contre mon cou, j’ai déjà du mal à penser quand je le vois, mais ses baisers sonnent le glas de ma raison.

    Chapitre 11

    Je frissonne de plaisir, il ressert son étreinte, sa peau est extrêmement chaude et me brûlerait presque le dos, mais cette sensation me plaît. Il arrête de m’embrasser et je me retourne. Même avec la faible lumière qui éclaire l’endroit, je vois ses pupilles dilatées par l’excitation, sa bouche entrouverte attendant que j’y glisse ma langue. Je lève la main et la pose sur son visage, le caressant tendrement, je la passe dans ses cheveux, puis je descends sur ses joues et je finis par passer mon pouce sur ses lèvres si fines et si douces. Je me mords la lèvre inférieure, je ferme les yeux et je l’embrasse. Il ne se fait pas prier pour me rendre mon baiser, nos langues reproduisent une chorégraphie qu’elles connaissent très bien. Il finit par me basculer en arrière, sa main dans mon cou, m’embrasse calmement, s’arrête et parle.

    - Mais qu’est-ce que tu me fais Jessy ?

    - Non toi, qu’est-ce que tu me fais… ?  

    Chapitre 11

    C’est vrai avec lui, j’ai complètement éteint ce qui me sert de cervelle. Je suis uniquement guidée par mes désirs. Il me mord profondément la nuque et me tire de mes pensées pour me faire revenir au moment présent. Je me laisse diriger par mes bas instincts et c’est comme ça que je le laisse me posséder une seconde fois. 


    Il fait jour, la lumière se fraye un chemin à travers la fenêtre, j’ouvre les yeux, je suis seule et je me souviens que je suis dans le lit d’Alan, les draps sont encore froissés de nos ébats, je suis endolorie un peu partout, je passe la main dans ma nuque et sens la profonde empreinte qu’on laissés ses dents sur ma peau. Je me lève et m’habille, regardant par la fenêtre du second étage, la journée va être belle, c’est ce que je me dis pour éviter de penser à des choses qui me tracassent. Que va-t-il se passer maintenant ? Que sommes-nous ? Est-ce que nous devons arrêter de nous voir ou a-t-il envie d’officialiser notre « relation » ? Et si non, est-ce que j’ai envie de poursuivre ce petit jeu ?

    Chapitre 11

    Je me décide à sortir, j’entends du bruit dans la salle de bain attenante à sa chambre, je tourne la tête et vois David à table, toujours vêtu comme la veille, une tasse dans les mains. J’avance dans sa direction avant qu’il ne me voie et me dévisage comme si j’étais une hallucination. Terrifiée à l’idée de dire quoi que ce soit je reste muette ! Est-ce qu’Alan lui a déjà donné une explication au fait que je sois dans sa chambre ?

    - Jessica ? Dit-il dubitatif.

    - Oui ! Je réponds d’une toute petite voix. 

    - Mais qu’est-ce que tu fais dans la chambre d’Alan ?

    La voilà la question que je ne voulais pas entendre, je ne suis pas toujours douée pour les mensonges et je le suis encore moins dans cette situation.

    - J’ai dû lui laisser ma chambre, puisque tu étais trop bourré pour faire preuve de galanterie, petit con ! Dit une voix rauque dans mon dos. 

    Chapitre 11

    - Oh ! Je me demandais si je t’avais réellement invité à monter, je n’avais pas les idées très claires hier soir ! Tu m'en veux ? Demande-t-il à mon intention.

    - Et bien…

    - C’est toi qui aurais dû dormir sur le canapé hier soir, pas elle ! T’as fait un tel bordel en rentrant, si tu ne t’étais pas endormi si vite, je crois que je t’aurais tué ! 

    Les entendre se chamailler me fait rigoler, je me retourne pour regarder Alan et lui sourire pour être venu à mon secours, et il se tient là avec une serviette autour de la taille, le torse luisant à cause des gouttes d’eau qui le recouvrent encore. Il veut m’achever ! 

    - Je n’ai pas dit ou fait de conneries hier soir ? Me demande David.

    - Hum, non. Une proposition indécente, mais j’ai mis ça sous le coup de l’alcool !

    - Zut alors ! Je regrette presque d’avoir était si cuit !

    Je lui souris, gênée au souvenir d’hier soir… dans les bras d’Alan.

    - Tu ferais mieux d’aller prendre une douche, crétin, ça te rafraîchira les idées !

    David se lève, il se met à mes côtés puis fait jongler son regard entre moi et Alan, je ne me sens pas rassurée à voir son air. Il met sa main contre sa bouche comme s’il allait chuchoter pour me révéler un secret, mais il ne chuchote pas du tout !

    Chapitre 11

    - Ce mec-là est d’une telle humeur de chien, il devrait se trouver une nana et tirer un coup ma parole.

    Puis il éclate de rire voyant la surprise se dessiner sur le visage de son meilleur ami et il disparaît dans le couloir puis dans sa chambre alors que je regarde encore dans sa direction, choquée et amusée de ses propos.

    - Il ne sait pas ce qu’il dit, je suis de très bonne humeur contrairement à ce qu’il croit !

    Je ne sais pas quoi répondre, je reste donc silencieuse, il relève mes cheveux pour y contempler la marque qu’il a créée sous mon oreille et l’embrasse.

    - Désolé pour ça, même si j’adore l’idée de t’avoir marqué !

    - Ce n’est pas grave, je me contenterai de la camoufler !

    - C’est dommage, j’adore la regarder lance-t-il en me proposant une tasse de café.

    Chapitre 11

    Et bien si t'assumais, tu pourrais peut-être en profiter ! Ça, c’est ce que je me dis dans ma tête, en réalité, je bois mon breuvage alors qu'Alan dépose un bisou sur ma joue. Il me regarde boire un instant puis finit par saisir ma tasse pour la poser sur le plan de travail et m’embrasse, sa bouche à un goût mentholée, mélangé au goût du café de la mienne, je me surprends à penser avoir envie qu’il me prenne dans cette cuisine. Je romps finalement notre étreinte.

    - Et ? Il se passe quoi après ça ? On fait quoi tous les deux ?

    - Je te l’ai dit, je ne veux pas briser le cœur de David.

    - Donc là, c’est fini, une bonne fois pour toute ?

    - Ben, je ne sais pas à toi de me dire !

    - En fait, tu sais quoi…

    Chapitre 11

    - Dis Jessica, ça te dirait de m’accompagner, je dois acheter des cordes pour ma guitare ? M’interrompt David derrière moi dans l’encadrement de la porte de sa chambre.

    - Oui ! J’adorais ça ! Sortir un peu en ta compagnie ! Laisse-moi juste descendre me préparer ! Lui dis-je en me retournant dans sa direction.

    - Super !

    David me sourit avant de fermer sa porte. Je me retourne et Alan me dévisage, septique, peiné, irrité, le tout, à la suite, une vraie mine, cet homme. Après tout qu’est-ce que j’en ai à foutre. Je ne vais pas continuer à faire ça, le laisser faire de moi sa « chose », il ne veut pas s’engager et bien, je tire un trait sur cette « histoire » et puis c’est tout. Je sors de cet enfer.

     


     

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  • Je retourne chez moi, l'endroit est calme, je pense que Tania n'est pas encore debout, d’un côté, il est seulement 10h, c’est encore trop tôt pour se lever de sa longue soirée, je fais le moins de bruit possible et me prépare puis je retrouve David devant l’immeuble, un grand sourire collé sur le visage. J’ai accepté son invitation sur le coup surtout pour me débarrasser d’Alan, mais j’aime bien trainer avec lui, il est rigolo et posé ! J’ai besoin de décompresser, de légèreté dans ma vie, et David est justement le remède qu’il me faut ! On se dirige vers la boutique de musique et je suis émerveillée en rentrant, des tas d’instruments dans tous les recoins. David me regarde et sourit. C’est la première fois que je rentre dans une telle boutique, je dois avoir les yeux qui pétillent, j’ai toujours voulu faire de la musique, mais je ne m’y suis jamais essayée. Il m’entraîne à travers les rayons, touche à tout et fait le pitre toutes les deux minutes, je ris tellement. Il finit par payer ses achats et nous sortons. Je lui propose de mettre ses acquisitions dans mon sac.

    - On se fait un 3C ?

    - Qu’est-ce que c’est que ça encore ? 

    - Un casse-dalle, ciné, câlin ! On peut d’ailleurs commencer par le dernier !

    Il me surprend en m’enlaçant à une vitesse étonnante m’obligeant à arrêter de marcher le temps de son accolade. Je laisse échapper un gloussement du fond de ma gorge. 

    Chapitre 12

    - Maintenant que tu en as fait un, il te faut faire les autres !

    - Tu sais parler aux femmes toi ! 

    - Oui et je dois t’inviter à déjeuner pour me faire pardonner de t’avoir presque laissé dormir sur le canapé ! 

    - Je t’assure que ce n’est rien, c’était toujours mieux que de rester sur les marches gelées !

    Mais moins bien que dans les bras d’Alan… Pourquoi je pense à ça maintenant ? Je me mets des claques intérieurement.

    - Non mais je n’ai pas assuré ! Les ravages de l’alcool ! Et c’est Alan qui me fait la leçon alors que c’est le pire des connards avec les meufs ! Et c’est moi son meilleur ami qui dit ça, ne lui dit pas que j’ai vendu la mèche, il me tuerait !

    Je m’arrête à nouveau de marcher, offusquée et je me mets à éclater de rire nerveusement, David rit aussi, apparemment ma gêne est passée inaperçue ! Et je reprends ma marche.

    - Comment ça c’est le pire des connards, il m’a l’air pourtant charmant !? 

    Chapitre 12

    J’enfile mon costume de Sherlock Holmes et j’enquête ! 

    - Oui, un démon à la gueule d’ange, c’est tout lui ! Il aime bien avoir une nouvelle fille tous les week-ends ! Mais parfois ça lui arrive de garder la même fille et l’épuiser jusqu’à ce qu’elle craque ! Et quand je dis « épuiser » je parle autant physiquement que moralement ! Il aime bien les voir ramper pour revenir jusqu’à lui ! Ça c’est Alan, il n’est pas parfait, mais c’est mon meilleur ami, heureusement avec les copains, il est loyal !

    Les mots de David m’arrivent en pleine poire ! Est-ce qu’il me parle du même Alan ? Celui qui est un peu dur sur les bords, mais tendre à l’intérieur ? Où est-ce que j’ai vu qu’Alan était tendre ? Il n’a fait que de jouer avec moi, mes sentiments. Mes sentiments ? Est-ce que j’ai des sentiments pour lui ? Est-ce que c’est pour cela que je ne vois rien et que je continue à avancer vers lui tête baissée, me laissant entraîner sur une pente de mauvais choix ? Est-ce moi sa nouvelle proie ? Autant de questions se bousculent dans ma tête en si peu de temps.

    - Je suis assez surprise par ce que tu dis, j’étais à mille lieux de penser qu’il était comme ça.

    - Je n’en parle jamais normalement… Mais tu es mon amie, je me permets de te confier ce secret ! 

    - Compte sur moi, motus et bouche cousue !

    En même temps à qui est-ce que j’aurais envie de raconter ça ? Que je me suis faîtes piégé comme une débutante, naïve petite Jessica qui se laisse berner par le premier type venu. Non mais je me fais pitié moi-même. Il finit par m’inviter à déjeuner en terrasse dans un petit restaurant à côté du ciné. Puis nous finissons par nous diriger vers ce dernier, nous allons regarder le dernier Avengers, rien de tel qu’un bon film d’action pour oublier.

    Chapitre 12

    J’apprécie grandement sa compagnie, David est vraiment un bel homme, d’ailleurs, j’ai bien vu un bon nombre de filles se retourner sur lui, mais il n’y a même pas fait attention, toujours à rire avec moi. Pourtant à aucun moment, il n’a essayé de me faire d’avances ou a eu de gestes déplacés pour quelqu’un qui est sensé parler beaucoup de moi, et avoir une certaine attirance, est-ce qu’Alan aurait monté ça de bout en bout ? Même si en ce moment, je suis franchement contente qu’il ne tente rien, j’ai déjà bien assez de soucis avec son colocataire. Je profite donc de cette relation simple ami/amie et on rentre chez nous bras dessus, bras dessous ! Notre regard est attiré par une silhouette très féminine qui sort du bâtiment. Effectivement, grande, blonde, maquillée comme si elle avait testé tous les produits chez Sephora, habillée très court et très flashy. 

    - Eh bien, voilà que le défilé de filles reprend ! 

    Chapitre 12

    Mon cœur se serre à l’idée qu’elle était avec lui. Elle passe à notre niveau et regarde David puis tord sa bouche en cul de poule pour l’embrasser à distance, c’est quand elle fait ça que je l’identifie, la fille qui a appelé Alan la première nuit que nous avons passé ensemble. 

    - David ! dit-elle pour le saluer.

    - Steph ! À ce que je vois, Alan a recommencé à faire dans le recyclage ! Rétorque-t-il.

    J’étouffe un rire et elle trace sa route en marmonnant. 

    - Je déteste cette nana, c’est la roue de secours d’Alan !

    - Charmante en effet ! Je me demande ce qu’il lui trouve !?

    - Rien, juste qu’elle court quand il appelle et ça lui suffit ! Allez, il est temps de se quitter, on a passé un super moment, j’espère que ça t’aura fait oublier quel crétin je suis quand je suis alcoolisé !

    Je ris en lui disant qu’il n’est pas un crétin, il me prend dans ses bras et dépose un bisou sur ma joue avant de décamper dans les escaliers. Je rentre, de la musique vient du bureau, je pointe le bout de mon nez dans la pièce, Tania est sur l’ordinateur. Elle tourne la tête vers moi, un large sourire sur le visage.

    Chapitre 12

    - Tu es bien joyeuse dis ! Ce ne serait pas à cause de ta conquête d’hier soir ?

    - Tu nous as entendus ? demande-t-elle paniquée. 

    - Je ne dormais pas quand tu es rentrée ! Mais ne t’inquiète pas, je suis vite partie !

    - Oh mon dieu, c’est horrible, j’ai honte ! dit-elle devenant toute rouge.

    Je rigole si fort que je m’étouffe presque ! 

    - Mais n’importe quoi ! Tu as raison de profiter ! J’ai croisé David en sortant, je suis montée avec lui ! 

    - Tu as passé la nuit avec Alan ? 

    - Non, on a « rompu » hier, il m’a seulement laissé sa chambre ! Mens-je, me tenant à la version officielle, celle où tout semble normal.

    - Oh ! Zut ça collait bien entre vous !

    - Pas assez ! Ce n’est pas grave, je m’en remettrais, c’était rien de sérieux ! Bon et toi ?

    Je reste avec elle pendant qu’elle me raconte sa folle nuit de débauche ! J’adore l’écouter, comme ce n’est pas dans ses habitudes ça me fascine quand elle m’en parle. Je finis par la laisser et je me réfugie dans mon cocon, ma chambre. J’avais juste oublié que c'était un vrai champ de bataille. Me rappelant à quel point je suis conne. Je branche mon iPod et laisse la musique envahir l’espace, je mets le son assez fort pour entrer dans une bulle. Puis je change mes draps. Et là, je craque.

    Chapitre 12

    Les mots de David résonnent dans ma tête en boucle, me rappelant à quel point Alan est un connard avec les filles, une chaque week-end et une chienne toujours à ses pieds à attendre qu’il veuille bien lui jeter un os. Je suis si gourde. Je pensais avoir tiré un trait sur cette période où j’ai été cette fille qui se jette sur le premier venu après Damien et en fait là tous mes efforts ont été réduits à néant. Mes larmes se font plus rare, je baisse un peu le son de la musique et je me laisse aller à dormir un peu, la nuit a été plutôt courte.
     

    Je me réveille, la playlist est finie, je regarde mon portable, il est presque 17h, j’ai pratiquement dormi trois heures. David m’a envoyé un message, il a oublié de récupérer ses achats dans mon sac en partant, me demandant si je peux les lui monter quand j’aurais deux ou trois minutes. 

    Chapitre 12

    Bien oui pour lui, j’ai du temps, mais je n’ai aucune envie de me retrouver encore face à Alan. Je lui envoie un SMS pour savoir si je peux monter maintenant et il répond presque aussi vite disant qu’il m’attend. Je me recoiffe en vitesse et me remaquille un peu, j’ai les yeux gonflés et des traces dégoulinantes sur le visage. Je passe la tête par la porte du bureau pour dire à ma meilleure amie que je rapporte un truc à David, elle me répond juste un OK ! Je monte les marches si lentement, si angoissée à l’idée ne serait-ce que de croiser le regard d’Alan, j’ai tellement honte de moi.
    J’arrive finalement devant leur porte, je m’arrête, souffle un bon coup et je toque. Je n’attends pas longtemps avant que David ouvre la porte. Et j’expire assez fort, je ne m’étais même pas rendu compte que j’avais arrêté de respirer.

    - Ah ma sauveuse ! Tu sais ce qu’on dit ?

    - Non, quoi ?

    - Si on oublie quelque chose chez quelqu’un, c’est que l’ont à envie de le revoir ! 

    Je lui souris chaleureusement.

    - Viens, entre on est en train de répéter ! 

    Il s’écarte un peu du passage et je vois Alan sur le canapé derrière. Il se retourne et me fait le sourire le plus faux que j’ai jamais vu ! Connard ! Je vais refuser, mais David attrape ma main et me fait entrer.

    Chapitre 12

    Il me pousse sur le canapé à côté de lui. Je suis mal à l’aise au milieu de leur salon, surtout parce qu’Alan est là et qu’il me jette un coup d’œil mauvais. Mais qu’est-ce que je lui ai fait pour qu’il me fasse ça ?

     


     

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    Je suis assise en face d’Alan, il regarde Dave en train de bidouiller sa guitare, alors que moi, je le regarde quelques fois, lui ne me calcule plus du tout, je suis invisible. Est-ce que ce sera toujours comme ça maintenant ? Il finit par se lever et partir dans sa chambre, j’arrête de tourner mes yeux dans sa direction pour m’intéresser à ce que fait David, Alan réapparait avec un t-shirt sur le dos. 

    - On peut reprendre ! lance-t-il à Alan. 

    Ils commencent tous les deux à gratter, je trouve que c’est beau, ils jouent très bien, et David commence à chanter et c’est à ce moment que je reconnais vraiment la chanson, ils chantent A question of Lust, une des chansons que j’adore de Dépêche Mode. Alors que David est concentré sur sa guitare, Alan chante le second couplet et il me regarde enfin quand « Apologies » sort de sa bouche. Je me demande un petit moment si se sont de vraies excuses puis finalement, je me dis que pour Alan, c’est seulement un jeu. Ils finissent la chanson, j’ai presque les larmes aux yeux tellement j’adore ! 

    Chapitre 13

    - Alors ça t’a plus ? me demande David.

    - Plus que ça, c’était…inattendu et parfait à la fois, dis la joueuse en moi, en regardant Alan qui cille à ma remarque. 

    - C’est Alan qui a choisi de chanter du Dépêche Mode, je crois que Steph le rend romantique ! 

    Pourquoi chanter ça alors qu’on a dit que c’était fini, enfin, il m’a dit « à toi de me dire », je n’ai pas vraiment eu le temps de lui dire d’aller se faire foutre, mais le cœur y était !

    - Mais ta gueule, petit morveux !

    - Ah oui pardon, c’est vrai que ce n’est pas de ton cœur dont elle s’occupe !

    Alan se lève d’un bond, j’ai peur qu’il s’en prenne à David, mais il se penche vers lui et lui répond calmement.

    - Oui, je devrais peut-être la rappeler pour toi, tu en as surement plus besoin que moi ! Tu sais qu’elle ne dit jamais non ! 

    Tout ça va un peu loin, j’en entends bien assez comme ça, je me racle la gorge, j’ai comme l’impression qu’ils ont oubliés que j’étais là. Ils se tournent tous les deux vers moi. David se lève à son tour et part.

    Chapitre 13

    - Je reviens, sers-toi un truc à boire dans le frigo, si t’attends sur Alan pour être civilisé, tu vas mourir de soif !

    J’éclate de rire et lui emboîte le pas pour aller me servir un peu d’eau fraiche, David disparaît dans leur bureau et alors que je m’apprête à ouvrir le frigo, Alan m’y plaque contre, tout en me saisissant le poignet d’une main et enserrant mon cou de l’autre, il se met alors à chuchoter à mon oreille.

    - Inattendu et parfait à la fois, j’ai déjà entendu ça quelque part, il fallait me dire que tu aimais t’amuser ça m’aurait évité de perdre mon temps.

    Tout mon être est complètement déboussolé, mon cerveau est en train de me dire de le repousser, que cette situation est absolument intolérable, mon cœur est en train de me dire de jouer avec lui, prêt à lui céder de la place malgré son inconvenance et la dernière partie de mon corps est en train de se liquéfier totalement à ses mots durs et crus. Je voudrais lui parler, mais il serre tellement mon cou que ça m’empêche d’ouvrir la bouche, il en profite donc pour continuer sa tirade.

    - Inutile de jouer les prudes avec moi, je suis sûre que si je pouvais vérifier, je constaterais que ton corps est très réceptif.

    Chapitre 13

    Il lâche mon poignet et décale les cheveux dans ma nuque pour voir l’endroit où il y a laissé sa marque et l’embrasser. Puis il relâche ma gorge et recule, je me retourne et le frappe au torse, j’ai surement eu plus mal que lui. Je dois être toute rouge, je ne sais même pas si c’est parce que je suis énervée après lui, énervé qu’il lise si bien en moi et qu’il ait raison ou tout simplement, car je suis effectivement très réceptive avec lui. J’ai envie de lui hurler dessus, mais je ne peux pas, alors je me contente de chuchoter comme il l’a fait. 

    - Tu n’es qu’un connard ! 

    - Et toi, tu n’es qu’une salope !

    Ses mots vibrent en moi, ils me rendent furieuse, je perds complètement mes moyens et je le gifle, il ne s’y attendait pas, il a visiblement l’air froissé et pour finir ce round, je l’attrape par le t-shirt et je l’embrasse rapidement, il ne s’y attendait pas non plus mais il arbore un sourire satisfait. 

    - Tu devrais te servir à boire ! me dit-il.

    Chapitre 13

    Alan dans toute sa splendeur, le parfait comédien pouvant sauter du coq à l’âne. Retrouvant toute contenance en quelques secondes alors que ma figure est encore empourprée. J’ouvre le frigo et me sers finalement un coca bien frais, je commence par me passer la canette sous les cheveux sous le regard enflammé d’Alan. J’ai l’impression que tout ça s’est passé pendant une durée plus longue que je ne l’aurais pensé, nous avons dû rester seuls moins de dix minutes. David refait surface dans la cuisine.

    - Ça va ? demande-t-il en me regardant.

    - Oui, bien, juste un coup de chaud !

    Il regarde Alan, soupçonneux qui lui répond par un haussement d’épaule. Il lui tend des feuilles avec ce qui ressemble à des paroles de d’autres avec des symboles imprimés à l’encre noire.

    - Tiens, c’est celle que tu m’as demandé dit David à son ami.

    - Vous allez me jouer quoi maintenant ? 

    - Alan veut s’essayer à Strangelove ! 

    - Oh ! J’adore cette chanson !

    - Ah oui, je l’ignorais ! me dit Alan avec un petit clin d’œil secret.

    Chapitre 13

    Est-ce qu’il chante réellement pour moi ? Est-ce que c’est sa façon à lui d’apprécier quelqu’un ? Est-ce qu’il ne connaît que ses petits jeux ? Est-ce que ces deux semaines lui ont paru longues à jouer la comédie ? Je reprends finalement place aux côtés de David pour pouvoir mieux regarder Alan à la dérobée. Ils ont une telle voix et la chanson est si magnifique, ils s’y reprennent à plusieurs reprises, mais tout est parfait.

    - On devrait arrêter avant que la voisine ne vienne râler ! Ah, mais non, nous sommes sauvés, elle est là et elle aime la musique ! dit Alan en me souriant.

    David rit ! Je souris et je me demande s’il n’est pas bipolaire, tantôt de glace, tantôt de feu ! Je n’arrive plus à le suivre.

    - Moi, je commence à avoir un petit creux ! KFC ça vous va ? demande David.

    - Oui réponds simplement Alan.

    - Je devrais rentrer, je ne vais pas laisser Tania toute seule ! 

    - Invite là à monter, se sera le dîner qu’on aurait dû faire la semaine dernière, si tu n’avais pas été distraite ! m’accuse David avec le sourire.

    Je lui tire la langue comme une ado et accepte, il prend ses affaires et file en quête de nourriture ! Alan s’est levé et regarde par la fenêtre, je m’approche de lui. 

    Chapitre 13

    - Qu’est-ce que tu fais ?

    - Je regarde par la fenêtre répond-il froidement.

    - Ça, je le vois bien !

    - Alors pourquoi tu poses la question ?

    Et le voilà qui change encore d’humeur, décidément, je ne comprends pas, je ne sais pas si j’arriverai à me faire à ce nouveau Alan, enfin au vrai Alan !

    - T’as couché avec elle ? 

    Je l’attaque !

    - Quoi ?

    - T’as bien compris, Steph, t’as couché avec elle ?

    - En quoi ça te regarde ?

    - RÉPONDS ! Dis-je en hurlant.

    Alan sursaute légèrement et j’avoue que même moi, je me surprends ! Pourquoi est-ce que je hurle comme ça ? Il a raison au fond, ça ne me regarde pas, on n’est pas ensemble. Il s’avance vers moi, le visage fermé, j’avoue que là, il me fait peur, il me pousse sur le canapé et s’approche de moi, mon premier reflex est de protéger mon visage quand il saisit mon bras assez fort pour y laisser une rougeur. 

    Chapitre 13

    - Arrête, je ne vais pas te frapper ! Tu me prends pour qui ?

    - Je n’en sais rien, je ne te connais pas !

    Il descend du canapé pour se mettre à genoux au sol et attrape ma jambe pour en embrasser l’intérieur.

    - Réponds-moi ! 

    J’insiste quitte à le rendre furieux.

    - Si je te réponds non, tu seras contente ?

    - Juste, réponds-moi ! 

    - Pourquoi tu me poses cette question ? 

    - Donc c’est oui… tu pourrais au moins assumer.

    - Oui, j’ai couché avec elle, satisfaite ? 

    Chapitre 13

    Quand c’est lui qui le dit, c’est comme s’il avait arraché mon cœur de ma poitrine puis l’avais écrasé jusqu’à en faire du jus et qu’il en était heureux. Je commence à sangloter.

    - Pourquoi tu as fait ça ? 

    - Pitié Jess, ne me joue pas la carte de la fille émotive. Je suis juste comme ça.

    - Pourquoi tu ne peux pas être juste comme ça avec moi ? 

    - Parce que j’aime varier les plaisirs, j’ai essayé, presque deux semaines, c’est un record pour moi ! Mais je ne peux plus là. 

    Il vient de dire qu’il a essayé, c’est donc qu’il en est capable, mais qu’il n’a juste pas envie de s’accrocher pour tenir plus. Le temps de développer quelque chose.

    - Il faut que je m’en aille avant que David ne rentre. 

    Chapitre 13

    Je me dégage de ses mains sur moi et je me lève, j’ai la vision floue à cause des larmes dans mes yeux, je manque de trébucher, Alan se relève et m’attrape pour me serrer contre lui. Je tente de garder le reste de ma dignité en arrêtant de pleurer. Il relève ma tête entre ses mains, essuie les gouttes salées du bout de ses pouces et m’embrasse. J’oublie un bref instant ce qui me chagrine pour m’abandonner à sa bouche. 

     


     

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    Alan me tient le visage fermement, il passe sa langue sur mes lèvres pour que je l’invite à entrer, ce que je fais sans résister. Je suis une coquille vide dès qu’il est près de moi, je me laisse contrôler comme une marionnette. Je m’arrache à ses bras pour aller retrouver ma meilleure amie à l’étage du dessous. Je respire un bon coup et essuie mes joues avant de rentrer. Elle est sur le canapé, sur son ordinateur. Je m’efforce de sourire. Malheureusement, je suis une mauvaise actrice.

    - Qu’est-ce qu’il ne va pas ? Que t’a-t-il fait encore ?

    - Rien, ne t’inquiète pas, c’était juste un peu plus dur que je ne le pensais, mais ça va aller ! 

    - Dois-je le tuer !? demande-t-elle avec un air sérieux puis devenant facétieux.

    Je m’esclaffe ! Elle sait me redonner le sourire. 

    Chapitre 14

    - Non ça va, c’est réglé, on va juste faire comme si rien ne s’était passé, c’est mieux pour tout le monde ! Je suis descendue te chercher, pour manger !

    - Avec eux ? 

    - Oui, ce repas qu’on aurait dû faire la semaine dernière, on s’improvise une soirée KFC ! 

    - Génial, pas de cuisine pour ce soir ! Je vais me changer !

    - Je t’attends !

    Elle m’étonnera toujours, cette amie si chère à mon cœur, je ne sais pas si elle sait combien je suis heureuse de l’avoir dans ma vie, combien elle est importante pour moi et combien je l’aime ! Elle prend plus soin de moi, que moi d’elle, mais ça marche entre nous ! Elle revient finalement au bout d’un instant, elle est toute belle ! Nous remontons chez les garçons, la porte est grande ouverte, j’ai l’habitude, je fais comme chez-moi, je rentre entraînant Tania avec moi. Alan est dans le coin cuisine, il prépare les verres et se retourne en entendant mon amie le saluer, il lui rend la politesse. 
    David arrive quelques minutes après nous ! Toujours avec un grand sourire ! Peut-on faire plus chaleureux que lui ? 

    - Ah mes petites voisines préférées ! dit-il nous voyant dans le salon. 

    Tania rougit et lui fait un petit signe de la main ! Il pose les buckets sur la table basse et Alan ramène les bouteilles d’alcool. Je sens que la soirée va être mémorable. Si tant est qu’on s’en souvienne !

    Chapitre 14

    Le début de la soirée se passe timidement, même si on peut compter sur David pour faire le pitre, Tania minaude, passant sa main dans ses cheveux, rougissant à chacune de ses phrases. Puis elle finit par me jeter un coup d’œil coupable, je me contente de lui répondre par un large sourire pour l’inviter à continuer, même si c’était la plus belle paire de fesses que je pensais avoir vues, je ne me verrais pas sortir avec lui, pas après Alan. Elle a l’air soulagée par ma réaction. Les garçons se lancent des pics comme j’ai pu le voir toute la journée. Je remarque qu’Alan ne boit pas une goutte d’alcool, mais pour nous autre, nous buvons plus que nous mangeons, enfin, j’ai l’impression que c’est surtout moi ! J’ai la tête qui fourmille et je ris comme une bécasse. Je commence à avoir la vessie pleine, c’est que j’ai ingurgité par mal d’alcool, je me lève pour aller évacuer, assise, c’est là que je me dis que je suis vraiment bien entamée ! Quand je réapparais dans la pièce principale David joue un morceau à Tania et Alan est à ma place, je m’installe à côté de lui pour récupérer mon verre et me resservir.

    - Tu devrais peut-être te calmer sur la boisson me dit-il discrètement.

    - Tu devrais peut-être t’occuper de ce qui te regarde ! 

    Chapitre 14

    Je crois que j’ai dit ça plus fort que prévu, Alan me foudroie du regard et David et Tania se sont arrêtés et me dévisagent ! Je les regarde tous avec un large sourire idiot !

    - Vous nous faîtes un petit morceau de DM ? je demande avec une petite grimace de fille ivre.

    David sourit, Alan lève les yeux au ciel, prend sa guitare et commence à jouer, il commence à chanter et je découvre que c’est Stripped, David le suit, commençant à jouer à son tour. Je suis une fan absolue de ce groupe, j’ai appris pratiquement toutes les paroles et je connais très bien celle-là. L’ivresse parle surement à ma place, car je m’entends chanter, ils me regardent tous comme si j’étais aliénée ! Mais je ne me dégonfle pas et je finis la chanson. 

    - Pas mal, dis-moi, faudra nous refaire écouter cette voix sans alcool ! Dis David. 

    - Je ne chante jamais en public ! 

    - Preuve que tu devrais te calmer sur la boisson insiste doucement Alan avec un sourire satisfait. 

    - Trop tard maintenant ! réplique David

    Et pour montrer à Alan que je m’en carre l’oignon de ses recommandations, je me sers un autre verre que je descends presque à moitié.

    - Non mais elle est incroyable ! lâche Alan en se levant.

    Chapitre 14

    Il va dans la cuisine, prend un verre qu’il remplit d’eau fraîche puis me le tend. Je le regarde, incrédule, il croit vraiment que je vais céder à ses petits caprices ?

    - Sinon je te le fais boire de force, c’est à toi de voir ! Lance Alan autoritaire.

    Je sais que j’ai déjà atteint ma limite de boissons, car je commence à avoir des haut-le-cœur, mais je le défie quand même en buvant d’une traite l’autre moitié de mon verre avant d’attraper son verre d’eau. 

    - Je ne sais pas ce qu’il se passe, mais vous êtes bizarre tous les deux depuis ce matin lâche David.

    - Pas du tout lançons-nous en même temps.

    Rien de plus suspect que de répondre la même chose en même temps. Le regard de David va de son ami à moi. Une pointe de surprise se décèle sur son visage, une petite pointe de colère aussi.

    - Non mais t’as pas pu t’en empêcher ? 

    - Elle est assez grande pour faire ce qu’elle veut !

    - Je ne veux pas en savoir d’avantage, de plus j’ai trop bu pour réagir correctement.

    Chapitre 14

    Cette conversation me concerne et pourtant, aucun mot ne sort de ma bouche, je suis juste terriblement mal psychologiquement et physiologiquement. La déception que je lis dans le regard de David me rend vraiment malade, je me lève et m’enfuis dans la salle de bain, juste à temps pour vomir tout ce que j’ai ingurgité.

     
    Je sens la porte s’ouvrir derrière moi et une main attrape mes cheveux pour les maintenir en l’air tandis que l’autre caresse doucement mon dos. Je reconnais là la main d’Alan, je me mets à pleurer, encore un effet de l’alcool ! Ça faisait tellement longtemps que je n’avais pas bu comme ça, mon corps a du mal à supporter. Je ne fais que vomir et pleurer, je crois que l’on ne peut pas faire de situation plus pathétique. Alan est assis à côté de moi attendant que je finisse, je peux dire ce que je veux, mais ça c’est un Alan tendre. Une fois que je me sens un peu mieux il me donne un verre d’eau et une serviette chaude puis il reste sur le sol avec moi. 

    Chapitre 14

    La descente de mon enivrement se fait sentir quand je commence à frissonner, il me soulève et me porte dans sa chambre, il me pose et tient la couverture pour que je m’y glisse dessous.

    - Non, je ne…

    - Tais-toi et allonge-toi.

    Je n’ai pas la force de me battre et j’obéis simplement, il me borde et fait le tour, je l’entends ôter ses vêtements puis se glisser derrière moi, me serrant contre lui pour me faire profiter de la chaleur naturelle de son corps. Je suis apaisée dans ses bras, quand il est comme ça avec moi, quand j’ai l’impression de compter à ses yeux, j’attrape le bras qui passe sur mon ventre et le comprime contre moi pour ne pas oublier que derrière la façade de mauvais garçon qu’il a, il y a aussi un homme doux.

    Il fait plus que jour, le soleil est haut dans le ciel, j’émerge difficilement, ce qui reste de mon cerveau est en bouilli, un Mexicain fait la fiesta dans ma tête. En ouvrant enfin les yeux, je me souviens que je suis encore dans la chambre d’Alan puis je remarque que le réveil affiche 13h16, effectivement, c’est plus du sommeil là, c’est un coma ! Juste à côté de ce dernier sont posés verre d’eau et aspirines, il est si attentionné, pourquoi n’est-il pas comme ça tout le temps ? Je commence à bouger pour me redresser quand sa voix me fait sursauter.

    Chapitre 14

    - Salut belle endormie !

    - Je ne sais pas si ces termes sont les mieux appropriés !

    Quand je le regarde, il me sourit, il a repris son ordinateur sur ses jambes, il est torse nu, il me fait rêver, mais je ne crois pas qu’il puisse m’offrir ce dont j’ai besoin. Je m’assois pour avaler les comprimés, j’ai la tête qui tourne. Il pose sa main sur la mienne et fait des petits cercles avec son index.

    - Je suis désolée pour hier soir,… si je n’avais pas autant bu, j’aurais mieux géré…, David va nous en vouloir à mort…

    - Ne t’inquiète pas pour David, on a discuté ce matin, ce n’est pas après toi qu’il en veut, je te rassure !

    - Mais ça m’embête que vous soyez fâchés à cause de cette histoire…

    - Mais non, on s’en remettra.

    - Pourquoi tu m’as dit qu’il n’arrêtait pas de parler de moi et qu’il avait un faible pour moi alors qu’il est clair que ce n’est pas le cas ? 

    - C’est vrai, enfin un peu, il parle beaucoup de toi, il t’aime bien, je crois qu’il tient à toi, j’ai juste pensé que… si je te disais qu’il avait un faible pour toi, tu serais plus à même de lui cacher ce qu’il se passait entre nous… pour ne pas lui faire de mal, car tu es comme ça… puis il m’avait formellement demandé de ne pas t’approcher, mais je n’ai pas pu résister, c’est surtout pour ça qu’il est en colère contre moi.

    Chapitre 14

    Voilà le vrai visage des garçons, David n’est pas du tout attiré par moi, juste protecteur, il veut simplement être mon ami, et Alan est le plus gros manipulateur que j’ai jamais vu ! Je suis soulagée d’entendre la vérité ! Et au final, je m’en fiche, je me fiche qu’Alan soit comme ça, j’ai envie de prendre tout ce qu’il pourra me donner, même si ce n’est que des moments torrides quand il en aura envie, j’ai envie d’être sa nouvelle Steph. Pour me protéger, l’ancienne moi est officiellement de retour et elle va faire un malheur. J’attrape l’ordi qu’il a sur lui puis le pose sur le lit, je me mets à califourchon sur ses jambes et prends son visage dans mes mains, je m’approche et je frotte mon nez contre le sien.

    - Tu ne dis rien ? demande Alan.

    - Je m’en fiche, je me fiche que tu sois comme ça, j’ai juste envie d’être avec toi, juste envie de toi…

    Les mots sortent de ma bouche simplement, comme un soupir, il m’embrasse doucement et rompt le silence qui règne autour de nous.

    - Tu sais que je ne fais pas dans la fidélité, j’ai essayé, mais franchement, je ne suis pas fait pour ça… je

    - Tais-toi ! 

    Chapitre 14

    Je l’embrasse encore une fois, doucement. Je m’appuie sur ses épaules, j’ai encore la tête qui tourne et je sens bien que j’empeste l’alcool par tous les pores, je me demande comment il fait pour supporter cette odeur ! 

    - Je devrais rentrer, j’empeste, même moi, je ne me supporte pas ! 

    - Reste ! 

    Son mot est à mi-chemin entre l’ordre et la supplique. Son regard se change en deux flammes orange et son visage se fend en un petit sourire espiègle. Il me pousse pour se lever et me tend la main, que j’attrape en sachant pertinemment ce qu’il va se passer quand il me traîne dans sa salle de bain.

     


     

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